À 23 ans, Marie Ahyerre est arrivée en tête de classement des ECN 2021 (voir le classement des ECNi 2021) devant plus de 9 000 candidats. Surprise et ravie, l’étudiante bordelaise rêve de médecine depuis le collège. Et, après un parcours sans fausse note - et 20,6 de moyenne au bac - Marie Ahyerre choisira d’exercer la médecine générale.
Au lendemain de la publication des résultats, la major des ECN livre au « Quotidien » son état d'esprit, et quelques clés pour aborder les épreuves plus sereinement.
LE QUOTIDIEN : Comment avez-vous réagi à l’annonce des résultats ?
MARIE AHYERRE : J’étais un peu surprise mais surtout très contente ! J’avais déjà majoré les ECN blancs, mais à l’époque je me suis dit que c’était un coup de chance. Hier, j’ai reçu énormément de félicitations toute la soirée, c’était surréaliste !
Comment avez-vous abordé les révisions ? Quelle était votre méthode de travail ?
J’ai travaillé toute l’année de manière très régulière, j’ai beaucoup révisé. J’avais déjà revu tous les cours de septembre à mars, puis une seconde fois de mars à juin. Je me faisais un planning de révision par semaine, avec la matière que je voulais étudier. Mais je l’ai souvent adapté, c’était un planning un peu flou !
Et ces 3 jours d’épreuves, éprouvantes ?
C’était extrêmement fatigant et surtout très long. L’épreuve que j’ai trouvé la plus difficile concernait les derniers dossiers cliniques progressifs, notamment celui sur le patient polytraumatique avec une question sur l’embolie graisseuse : je ne savais pas du tout y répondre !
Quelle était l’ambiance dans votre promo pendant ces 4 années ?
Les premières années, c’était super. J’étais très contente de mes stages, de mes cours, et j’avais quand même une vie sociale. Mais cette année a été plus difficile. J’alternais entre un mois de stage et un mois à ne faire que réviser, chez moi. Avec le Covid, je ne suis pas beaucoup sortie, je ne pouvais plus faire de danse, l'une de mes passions, et c’est vrai que j’ai senti un isolement. Ce n’était pas une année très agréable.
À quoi occupez-vous votre temps libre ?
Je fais de la danse classique deux fois par semaine, avec ma meilleure amie. Je lis aussi beaucoup, surtout de la littérature fantastique. Et j’aime sortir avec mes amis évidemment !
Quels conseils donneriez-vous aux prochains candidats des ECN ?
Je dirais déjà d’apprendre à gérer son stress, car c’est ce qui a été le plus compliqué pour moi. Ensuite, il ne faut pas non plus être trop dur avec soi-même, car, au vu de la quantité de cours à apprendre, il faut bien se dire que personne ne sait tout. Je suis première des ECN et je ne savais pas tout !
Pour les révisions, c’est surtout une question d’organisation et de travail régulier, il n’y a pas de secret. Essayer de faire un planning, pas trop exigeant, et savoir l’adapter si on n’arrive pas à le tenir.
Avez-vous déjà une petite idée de la spécialité que vous allez choisir ?
Oui, la médecine générale, à Bordeaux. J’avais déjà cette idée en tête, mais ce qui m’a vraiment convaincu, c’est le stage que j’ai fait l’année dernière chez deux généralistes. Ça m’a vraiment beaucoup plu, ça répondait à toutes mes attentes. Ce que j'aime dans la médecine générale, c’est la variété : on ne voit jamais les mêmes cas, jamais les mêmes patients, des vieux, des jeunes, des hommes, de femmes… Et j'apprécie beaucoup le contact avec le patient, qui est plus personnel qu’à l’hôpital.
L’exercice libéral vous attire donc ?
Oui, pour le côté proximité, mais aussi parce qu’en libéral, on peut organiser son temps de travail comme on veut, sans avoir la hiérarchie de l’hôpital au-dessus. Dans l’idée - mais je vais peut-être changer d’avis 10 fois - j’aimerais commencer par des remplacements, puis m’installer dans un cabinet. Mais avec d’autres médecins, je n’ai pas envie de travailler toute seule !
Pas trop difficile la relation avec le patient au début de l’externat ?
Au début c’est déroutant ! J’avais l’impression d’être une actrice de théâtre et de bluffer systématiquement… Puis, petit à petit, j’ai appris à m’affirmer, à être plus dans un rôle de médecin. Au cours des années, on commence à gagner en légitimité face au patient.
Comment allez-vous fêter cette bonne nouvelle ?
Je vais fêter ça ce soir ! Je vais faire la fête avec des amis et ce week-end avec mon copain. Et pour cet été, des vacances à Arcachon et en Corse !
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