Les internes de médecine générale sont-ils conquis par leur formation ? Pas totalement, selon une enquête menée au printemps par le syndicat francilien des internes en médecine générale (SRP-IMG). Sur les 1 500 futurs généralistes que compte la région Île-de-France, 20 % ont répondu au sondage, un tiers d’entre eux étaient rattachés à l’Université de Paris. Premier constat : les internes ne se sentent pas assez formés à l’approche biomédicale des pathologies.
Diabète, hypertension, troubles psys… Alors que les thérapeutiques se complexifient au fil des années, les futurs généralistes souhaitent, selon l’enquête, avoir « beaucoup plus » de cours théoriques biomédicaux. « Améliorer notre niveau biomédical en tant que premier recours, c'est aussi limiter les doutes du médecin face à certaines situations et limiter les renvois excessifs aux urgences ou aux spécialistes », note le SRP-IMG.
Gestion administrative
Après un externat marqué par l’accumulation de connaissances, les internes se retrouvent souvent désœuvrés « sur l’application de cette théorie à la médecine de ville ». Poursuivre ces formations théoriques est pourtant une demande forte des juniors, futurs médecins de famille, pour améliorer leur prise en charge, leur diagnostic, et ne plus faire face à l’incertitude des premières années. Preuve en est : les formations facultatives proposées par le syndicat sur les urgences gynécologiques, la psychiatrie ou la diabétologie font carton plein auprès des carabins.
Si les enseignements médicaux doivent être renforcés, les futurs généralistes souhaitent également avoir beaucoup plus de formations à la gestion administrative d'un cabinet. À l’inverse, ces internes souhaiteraient « un peu moins » de cours sur la relation de soin, largement présente dans le programme du DES.
Pas de plébiscite pour la 4e année d'internat
L’enquête menée par le syndicat francilien a été également l’occasion d’interroger les internes sur l’ajout d’une quatrième année au DES de médecine générale, nouvelle mouture imaginée depuis plus de trois ans et soutenue par les enseignants. Et les avis sont plus que mitigés sur cette année supplémentaire. Ainsi, 43 % des internes franciliens sont contre, 37 % pour. La plupart, cependant, sont en faveur d’une quatrième année qui serait facultative. Les stages libres – et les formations spécialisées transversales - sont plébiscités, à l’inverse d’une dernière année sous forme d’un SASPAS qui ne plaît qu’à 12 % des juniors interrogés, et seulement à condition qu’ils puissent choisir la région d’exercice.
« La 4e année ne doit en tout cas pas être une obligation de réaliser des stages en zones sous-denses, n’ayant pas grand intérêt pour la formation des internes, pouvant dégrader leur qualité de vie et retarder la réalisation de leurs projets personnels », alerte le SRP-IMG. Un décret est pourtant dans les tuyaux. Il pourrait obliger les internes à réaliser un stage de six mois en dernière année dans un désert médical. Selon Jean Castex, il devrait être publié au printemps prochain.
Facs inégales
Alors que les internes de médecine générale sont répartis sur six universités en Île-de-France, le sondage pointe « un enseignement inégal entre les facultés ». Ainsi, la charge de travail à rendre est beaucoup plus élevée dans certaines facs. À Créteil, les internes de médecine générale doivent rendre 3 à 5 fois plus de « traces d’apprentissage » qu’à Bobigny par exemple. Le SRP-IMG recommande alors d’harmoniser davantage ces enseignements dans les facs de la région. Par ailleurs, 74 % des juniors plaident pour un référentiel commun de médecine générale.
Fort de ces résultats, le SRP-IMG propose ainsi de renforcer les cours biomédicaux, d’étudier davantage la thérapeutique au cours du deuxième cycle, le tout en faisant intervenir « des spécialistes sur des sujets importants de médecine générale, contribuant à une meilleure coordination des soins (diabétologie, psychiatrie…) ».
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