Veillée d'armes… Alors que les jeunes s’apprêtent à battre à nouveau le pavé ce jeudi pour dire non au projet gouvernemental de 4e année d'internat en médecine générale, en priorité en zone sous-dense, ils sont déjà assurés du soutien unanime de leurs confrères installés. Depuis plusieurs semaines, libéraux et hospitaliers affichent ouvertement leur adhésion ou leur bienveillance vis-à-vis de la protestation des jeunes, qui a déjà mis le 14 octobre des milliers d’internes dans la rue.
À l’initiative de l’Intersyndicale nationale des internes (Isni), l’Intersyndicale autonome représentative des internes de médecine générale (Isnar-IMG) et l’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf), les jeunes avaient annoncé « une semaine noire » de « grève illimitée », dont le fait d'armes est attendu ce jeudi 17 novembre. A 14 heures, internes et externes s'élanceront du Panthéon en direction du ministère de la Santé, avec un mot d’ordre : « Tous en grève contre la coercition ! »
« La meilleure manière d'obtenir des avancées »
Signe de la volonté d'unir les forces, à quelques heures de la manifestation, une intersyndicale composée de MG France, la CSMF, la FMF, le SML et le Regroupement autonome des jeunes généralistes installés et remplaçants (Reagjir) se réunira aux côtés de l’Anemf et de l’Isnar-IMG pour défendre la liberté d’installation, lors d'une conférence de presse commune.
Cette journée d’action est soutenue parallèlement par Jeunes Médecins, l'UFML-S et Avenir Spé-Le Bloc. Aux côtés des internes de l’Isni, ces syndicats souhaitent « faire front commun et résister ensemble » face à une politique gouvernementale « qui se trompe de méthode et de réponses ». Pour ces structures, se rallier au mouvement des internes est « la meilleure manière d'obtenir des avancées plus rapides pour tous ! ».
« Boucher les trous » dans les déserts, c'est non
Les juniors pourront également compter sur le soutien des praticiens hospitaliers.
Ce mercredi, le Syndicat des praticiens des hôpitaux public (SPHP, membre de la Confédération des praticiens des hôpitaux – CPH) a annoncé « soutenir le mouvement de protestation des internes et externes » contre l’ajout d’une quatrième année en médecine générale, considérant que la formation des internes ne doit pas « remédier aux carences de l’organisation territoriale des soins ». Un « mélange des genres », pour le SPHP. L'intersyndicale Action praticiens hôpital (APH) fustige de la même façon la politique de l’exécutif qui voudrait imposer aux jeunes « des modalités d’installation restrictives pour boucher les trous dans les zones médicalement désertées ».
La Fédération santé et action sociale de la CGT se tient également aux côtés des juniors. Pour l’Union fédérale médecins, ingénieurs, cadres, techniciens (UFMICT-CGT) « les internes ne peuvent être la variable d'ajustement de la crise de notre système de santé ».
Plus généralement, la mobilisation des carabins s’inscrit dans un mouvement de colère de la profession, qui s'exprime sous diverses modalités. Outre les « vendredis de la colère », deux journées de grève des cabinets sont prévues les 1er et 2 décembre pour faire pression sur les négociations conventionnelles chez les médecins libéraux.
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