Le 18 mai dernier, l'Association Nationale des Étudiants en Médecine de France (ANEMF) rendait un rapport accablant sur les violences sexistes et sexuelles subies par les étudiants en médecine. Après une rencontre avec la ministre de l’Enseignement supérieur le 9 avril, c’est au tour du ministre de la Santé de réaffirmer son engagement dans la lutte contre ces violences.
L'association étudiante a ainsi rencontré Olivier Véran, ce mercredi. Le ministre s'est notamment engagé à la mise en place de formations de sensibilisation, annuelles, pour le personnel hospitalier, les encadrants et les étudiants, autour de ces violences.
« C’est une mentalité à faire changer. Si l'on n’agit pas aujourd’hui, que l’on ne cesse de reporter ces sensibilisations, on n’y arrivera jamais », souligne la présidente de l’ANEMF, Morgane Gode-Henric. En stage, les étudiants sont 40 % à avoir déjà enduré des remarques sexistes et 30 % du harcèlement sexuel. Dans 5 % des cas, les étudiantes rapportent même des agressions sexuelles, dont des viols. Une situation d’autant plus inacceptable que ces violences émanent dans 90 % des cas d’un supérieur hiérarchique.
Un mal qui gangrène l'enseignement
« Ces violences sont perpétrées par des soignants, des personnes qui sont là pour noter leur stage, les former, les évaluer. C’est abject », déplore Morgane Gode-Henric. « Ce mal gangrène l’enseignement supérieur et l’hôpital, ce qui est encore plus inadmissible pour un lieu censé prôner la tolérance, l'éthique et le respect », poursuit la jeune femme.
Nous remercions Monsieur le Ministre @olivierveran de nous avoir reçues.
— ANEMF (@ANEMF) May 27, 2021
Des engagements sur la #formation des étudiants et du personnel soignant, l’#accompagnent des victimes, les #signalements, les #sanctions en cas de #vss ont été pris. pic.twitter.com/wmPvHP9Z1y
Alors que l’omerta et le silence règnent, les ministres se sont unis pour mettre en place des modalités de signalement claires et facilitées, et favoriser l’alerte. « Moins de 1 % des étudiants signalent leur agression », regrette Morgane Gode-Henric. Un signalement est fait à l’université, l’hôpital, dans 10 à 20 % des cas au total, mais très majoritairement par la famille ou les proches - et non par l’étudiant lui-même. « Il faut que l’étudiant sache rapidement quoi faire, vers qui se tourner », ajoute-t-elle.
Des sanctions pour les services maltraitants
Ultime engagement, promis par le Ségur : la mise en place de groupes de travail sur les sanctions à appliquer aux établissements et services qui ne respecteraient pas les droits de l’étudiant et n’agiraient pas en cas de violence. « C’est une promesse qui tardait à venir. Les groupes de travail devraient être formés à l’été », précise Morgane Gode-Henric. Pour le reste – formation et signalement – aucun calendrier n’a, pour l’heure, été mis sur la table.
« Nous attendons beaucoup des deux ministres. Nous demandons simplement le respect de la loi et que chaque étudiant puisse étudier de manière descente », martèle la présidente de l’ANEMF.
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