C'est, depuis mai, un engagement d'Olivier Véran et Frédérique Vidal : suspendre l'agrément de stage des services hospitaliers maltraitants. « Les établissements d'enseignement et de soin ne peuvent être le théâtre de propos sexistes, de gestes déplacés, de pressions, d'agressions, ou de drames personnels noués dans le silence et l'indifférence. Ces situations sont intolérables et doivent être condamnées avec la plus grande fermeté », avaient affirmé les deux ministres, par un courrier envoyé le 18 mai à la communauté hospitalière et universitaire.
Des promesses que les ministères veulent suivis de faits. Ils annoncent aujourd'hui l'ensemble des mesures conservatoires prises depuis le début de l'année « afin de protéger les étudiants et internes en santé ». Bilan donc pour le premier semestre 2020 : 4 suspensions d'agréments de stages hospitaliers - parmi lesquels le service des urgences adultes du CHU du Kremlin Bicêtre (AP-HP) – et 2 suspensions d'agréments de stages libéraux, dont un concernant un médecin tourangeau.
Un changement de coordonnateur de discipline a par ailleurs été opéré, et « plusieurs situations signalées et surveillées par les établissements de santé, UFR et ARS, avec un examen régulier en commission de subdivision », précisent les ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur.
« Le vent tourne »
« Notre politique a porté ses fruits », se félicite Gaétan Casanova, président de l'InterSyndicale nationale des internes (ISNI), contacté par « Le Quotidien », qui « sent que le vent tourne dans les hôpitaux et les administrations ». « C'est important pour l'attractivité de l'hôpital de proposer un univers bienveillant et respectueux. Les choses avancent doucement », ajoute-t-il.
Le président des internes annonce par ailleurs que l'ISNI se portera systématiquement partie civile en cas de poursuite judiciaire contre des services maltraitants. Une enquête de police préliminaire est en cours concernant le service gynécologie-obstétrique du CHU de Poitiers, après des remontées de harcèlement moral d'internes. Le service ne fait pas partie de la liste de ceux ayant vu leur agrément de stage suspendu.
Santé mentale et temps de travail
Le ministère de la Santé lancera « prochainement » une enquête auprès des internes et des établissements sur la question brûlante du respect du temps de travail. « Enfin, le programme « premiers secours en santé mentale » permettant le repérage des étudiants et internes en état de souffrance psychique par leurs pairs est actuellement en cours de déploiement dans les universités et dans la fonction publique hospitalière », ajoutent Olivier Véran et Frédérique Vidal.
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