Un interne se suicide aux Antilles, les confrères expriment leur tristesse et leur colère

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Publié le 03/01/2022

Crédit photo : AFP

Encore un drame, encore un nouveau suicide d’interne. Le 28 décembre, Corentin Valy, interne en anesthésie-réanimation, actuellement en stage au CHU de Martinique, a mis fin à ses jours. C’est le septième suicide de carabin connu en 2021. Dans un communiqué commun, le Bureau de l'internat Guadeloupe et le CHU de Pointe-à-Pitre rendent hommage à leur collègue et ami. Ses confrères se souviennent ainsi « d'un professionnel brillant, surqualifié, honnête, droit, gentil et attentionné ».

À 27 ans, Corentin était « très apprécié pour son implication sans faille auprès de ses patients ». Le jeune homme avait « plusieurs fois pris part aux renforts sollicités durant les vagues de Covid ayant récemment touché l’archipel », ajoute la direction générale du CHU de Guadeloupe, qui se joint à la CME de l'établissement, à l’association d’internes et à la coordinatrice de l’anesthésie-réanimation, pour présenter ses condoléances.

Un de plus, un de trop

Originaire de Charente-Maritime, « Corentin était un co-interne en or », salue l’un de ses collègues, Julien, sur les réseaux sociaux. « Un éclat de rire permanent, avec lequel la moindre après-midi à taper des courriers tournait à la franche rigolade », se souvient encore son camarade, qui ne cache pas sa colère face à « un énième suicide d’interne, cette fois-ci, c’était un copain ». « Combien encore devrons-nous en supporter à l’hôpital ? », se désespère-t-il. 

Les centrales étudiantes ont également exprimé leur tristesse à l’annonce du décès de Corentin, comme l’Association nationale des jeunes anesthésistes-réanimateurs (Ajar) ou l’Intersyndicale nationales des internes (Isni), qui invite tous les internes qui éprouvent des difficultés à en parler aux « collèges, proches ou syndicat ». Un numéro national de prévention du suicide a été lancé en septembre dernier. Confidentiel et gratuit, le 3114 s'adresse aux personnes en détresse, à leur famille mais également aux professionnels de santé en contact avec des personnes en danger.

Avec le lancement il y a un an de la campagne #Protègetoninterne, l’Isni alerte inlassablement sur la vague de suicides qui frappe les carabins qui effectuent toujours 70, 80 voire 100 heures de travail par semaine. Les deux tiers des internes sont en burn-out selon la dernière étude Santé mentale dévoilée à l’automne par les centrales étudiantes. Et 75 % des futurs médecins présentent également des symptômes d’anxiété et près de 40 % des signes de dépression.


Source : lequotidiendumedecin.fr