Du côté des internes, 30 000 jeunes bénéficient d'une enveloppe de 124 millions d'euros pour revaloriser leurs émoluments de base de 5 à 10 % selon les années – afin d'atteindre le seuil symbolique du SMIC horaire en fin d'internat – et revaloriser les gardes « de 25 % » (voir les tableaux récapitulatifs ci-dessous – les montants exprimés n'incluent pas les indemnités de sujétion, ni les gardes et astreintes, ni les primes de responsabilité). Selon les syndicats, les premiers versements seront en novembre 2020, période de changement de stage. Mais le gouvernement table plutôt sur « début 2021 ». 

Le gouvernement a également validé pour les internes une indemnité d'hébergement de 300 euros brut par mois pour les stages ambulatoires en zone sous-dense.

Concernant les gardes, les jeunes médecins ont obtenu une hausse de 30 à 33 euros. « La reconnaissance de la demi-garde sera intégrée dans le dispositif réglementaire des gardes effectuées par les internes », a précisé le gouvernement, sans pour autant donner de chiffres. 

Selon les calculs du gouvernement, ces nouvelles indemnités permettent à un interne en 2e année d'internat d'atteindre 2 427 euros net par mois en comptabilisant les gardes ainsi que l'indemnité de sujétion contre 2 163 euros net par mois avant le Ségur.

Chez les docteurs juniors, le nouveau statut des internes en fin d'études, la rémunération a légèrement évolué. Il gagne 8 euros de plus par mois (100 euros par an). Pour rappel, le gouvernement avait déjà fait un geste début 2020 en accordant en plus du salaire de base une prime de 5 000 euros brut par an aux docteurs juniors de 1re année et 6 000 brut par an pour ceux ayant une deuxième année à accomplir sous ce statut (principalement les spécialités chirurgicales). Concernant les gardes, les docteurs juniors peuvent effectuer à la fois des gardes d'internes (149 ou 163 euros brut) ou des gardes de seniors (267 euros brut) après discussion avec les coordonnateurs de DES.

Les premières promotions sont attendues en novembre prochain.

Travaux sur le temps de travail à la rentrée

À la sortie du ministère, les trois signataires étaient satisfaits. L'ANEMF a qualifié cette signature « d'avancée historique » même si le montant obtenu est « encore insuffisant pour les 4es années ». L'ISNAR-IMG estime pour sa part que le Ségur est « un pas en avant » mais regrette que les internes de première année ne soient pas au SMIC horaire. L'ISNI qualifie le protocole « d'un premier pas » qui représente « des mesures d'urgences attendues de longue date ».

Les jeunes ont encore du pain sur la planche. Le dossier temps de travail n'est pas clôturé. Un groupe de travail s'ouvrira à la rentrée pour débattre sur les mesures à prendre pour faire entrer les établissements dans les clous. Parmi les pistes : sanctions financières des hôpitaux, décompte du temps de travail en heure, etc. D'autres sujets devront être abordés comme la formation, le remplacement, le service de garde ou encore la demi-garde.