La médecine générale fait toujours partie du club des cinq disciplines les moins choisies à l'internat. La dernière étude de la DREES confirme en effet que lors des Epreuves Nationales Classantes (ECN) 2016, tous les étudiants avaient -quelque soit leur classement- le choix entre médecine générale, médecine du travail, santé publique, psychiatrie et biologie médicale. Ce n'est pas nouveau, mais cela reste un signe de relative sous-attractivité de la discipline.
Néanmoins, il y a encore des spécialités qui peinent davantage à attirer. On peut le mesurer à travers le nombre de postes restés vacants après les choix. Ainsi, si 94 % des postes sont finalement couverts en médecine générale, seuls 84 % des postes de ceux proposés en biologie, 67 % en santé publique et 54 % des ceux proposés en médecine du travail le sont effectivement. En revanche, la psychiatrie fait un peu mieux : 97 % des postes pourvus. À noter aussi que les femmes sont visiblement plus enclines à choisir médecine générale : parmi le tiers qui a tous les choix possibles, 12 % opteront en effet pour cette spécialité.
La profession demeure néanmoins à l'avant-dernier rang de l'indicateur d'attractivité calculé par la DREES en pondérant les classements des étudiants par discipline choisie (mais indépendamment des postes restés vacants). Ainsi, le score est-il de 0,83 pour la médecine générale, juste un peu mieux que la mal aimée médecine du travail (0,84), lanterne rouge de ce classement, qui -à l'inverse- place aux cinq premiers rangs ophtalmo (0,10), néphrologie (0,12), médecine interne (0,13), cardio (0,13) et radiologie (0,14).
Ce constat -qui n'est pas nouveau- sur la faible attractivité de la discipline risque de relancer la polémique, alors même que les dernières orientations concernant la réforme du 3e cycle inquiètent les enseignants en médecine générale. Après le CNGE, leur syndicat, le SNEMG regrette que les pouvoirs publics renoncent à faire passer à quatre ans l'internat en médecine générale. Et il s'alarme que les formations spécifiques transversales (FST) qui amènent sur d'autres perspectives que cette discipline soient "ouvertes et étendues à de nombreuses pratiques incompatibles avec un exercice plein et entier de la médecine générale." Pour bien se faire comprendre, les enseignants généralistes insistent : "Le DES de 3 ans resterait la voie de transit privilégiée pour un exercice autre que la médecine générale via les FST, détournant les étudiants de l'exercice de la médecine générale"...
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