Les syndicats d'étudiants et d'internes* sont en colère. Dans une lettre ouverte adressée aux ministres de la Santé et de l'Enseignement supérieur, ils dénoncent la future hausse des frais universitaires pour les étudiants de 2e et 3e cycles en médecine. La nouvelle loi de mars 2018 sur l'orientation et la réussite des étudiants prévoit en effet une nouvelle Contribution vie étudiante et campus (CVEC) de 90 euros pour tous les non boursiers afin de financer les œuvres universitaires. Une mesure compensée par la suppression de la cotisation au Régime de sécurité sociale étudiante (RSSE) de 217 euros et une diminution des frais d'inscription de 21 euros.
Or, cette augmentation du pouvoir d'achat évaluée à 132 euros par an ne bénéficiera pas aux quelque 80 000 étudiants en médecine de 2e et 3e cycles puisque ceux-ci ne cotisent pas au RSSE du fait de leur activité salariée. Ils relèvent donc déjà du régime général de Sécurité sociale. Les syndicats ont évalué une augmentation des frais pour les étudiants en médecine de 85 euros par année.
Mesure compensatoire
Dans cette lettre, ils demandent donc au gouvernement de prendre en compte la spécificité des étudiants salariés (cela concerne aussi certains étudiants en pharmacie et odontologie) et d'appliquer une mesure compensatoire afin que la création de la nouvelle contribution CVEC ne les pénalise pas. « Cela pourrait se faire par exemple en augmentant les émoluments des salaires hospitaliers de 85 euros », propose le président de l'Isnar-IMG Maxence Pithon.
L'intersyndicale ajoute que les étudiants de 3e cycle sont par ailleurs peu concernés par les services financés grâce à la CVEC (médecine préventive, activités physiques et sportives, financement des œuvres universitaires...) car les internes travaillent « à de grandes distances des centres universitaires, du fait de leurs terrains de stage répartis sur le territoire, et compte tenu de la répartition du temps de travail dans le secteur hospitalier ». Ils sont aussi rattachés à la médecine du travail et n'ont pas l'utilité de la médecine préventive dispensée dans les universités.
« À l’heure où tous les regards sont tournés vers le bien-être des étudiants en santé, dont la fragilité a été signalée à de nombreuses reprises, nous ne pouvons pas tolérer que les conditions d’études en 2e et 3e cycles de médecine, odontologie et pharmacie soit rendues encore plus difficiles », conclut la lettre.
* Signataires : Anemf (étudiants en médecine), Anepf (étudiants en pharmacie), FNSIP BM (internes en pharmacie et biologie), Isnar-IMG (internes de médecine générale), Isni (internes) et UNECD (étudiants en chirurgie dentaire).
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