Devant une soixantaine d'étudiants, enseignants, doyens, présidents d'université, la ministre a rappelé qu’il n'est « pas acceptable que pour 1 000 étudiants inscrits en PACES, 600 doivent le plus souvent tout recommencer après deux échecs, ni que deux tiers de ceux qui seront admis dans les filières santé aient redoublé ».

Recrutement toujours sélectif

Cette seconde phase de concertation doit répondre à plusieurs finalités.

Les universités devront définir la nature des voies d'accès pour candidater aux études de santé. Proposé dans le récent rapport du Pr Jean-Paul Saint-André, ex-doyen d'Angers, un modèle à double mécanisme est plébiscité par le gouvernement.

Il s'agit d'entrer dans la filière via un « portail santé » (une première année universitaire générale en santé) ou via une première année de licence classique (appelée « portail de licence ») avec une éventuelle mineure santé. « Nous devons remplacer le système unique, qui ne propose aux étudiants qu’une voie d’accès et ne les recrute que sur un type d’intelligence, par un système d’accès multiple permettant à d’excellents étudiants de réussir », confirme Frédérique Vidal. 

La définition des modalités d'admission dans ces nouvelles filières de santé est également sur la table. « Le recrutement restera sélectif », a confirmé ce mardi Frédérique Vidal. « Ces modalités devront garantir une équité de traitement des étudiants tout en sortant du tout QCM actuel », a-t-elle cadré. 

Un oral avec de l'humain

L'admission pourrait s'effectuer en deux temps : « une phase d'admissibilité permettant de constituer un groupe restreint d'étudiants admissibles, et une phase d’admission qui devra être construite pour évaluer les compétences transversales que des étudiants de profils disciplinaires divers peuvent démontrer ». Les candidats « admissibles » pourraient passer un oral « avec plus d'éléments humains », a illustré la ministre.

En parallèle, le nombre d'étudiants à former sera discuté au cours de réunions « délocalisées » entre les agences régionales de santé (ARS) et les universités. Il sera défini en fonction des capacités de formation et des besoins du territoire.

La concertation devrait se terminer dans trois à quatre semaines et viendra nourrir un décret en Conseil d'État relatif aux études de santé.

20 % de médecins supplémentaires formés 

Egalement interrogée ce mardi sur France Inter, Agnès Buzyn a rappelé que cette réforme vise à « augmenter de 20 % à peu près le nombre de médecins formés », précisant « qu'il faut aussi pouvoir les accueillir et les former » dans de bonnes conditions. « Nous ne pouvons pas monter drastiquement en puissance en une année », a-t-elle tempéré. 

En 2018, le numerus clausus était fixé à 13 523 étudiants, dont 8 205 en médecine, 3 124 en pharmacie, 1 203 en dentaire et 991 en maïeutique. Le dernier numerus clausus n'est toujours pas connu à ce jour.