Après presque deux ans d’application sur le terrain, l’heure est aux premiers ajustements pour la réforme du 3e cycle. Une réunion avait lieu la semaine dernière avec les ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieur, pour parler des évolutions à venir. À cette occasion, les discussions ont porté notamment sur les formations complémentaires et la possibilité pour les futurs médecins d'accéder à un second DES autre que leur première spécialité d'internat. Des dossiers qui tiennent à cœur l’Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale, l’Isnar-IMG.
Nouvelle option pour la reconversion
Ces discussions ont été l’occasion de préciser les contours du « 2e DES » accessibles aux futurs médecins. En effet la loi santé de 2016, prévoit la possibilité pour les médecins en exercice d’acquérir une autre spécialité que celle dans laquelle ils se sont formés. Une sorte de DES de reconversion, intégré à la réforme du 3e cycle. Cette mesure doit entrer en vigueur au 1er janvier 2021 et outre l’acquisition d’une nouvelle spécialité elle permettra aussi aux médecins en exercice d’approfondir leur spécialité en postulant à une option ou une FST.
Actuellement, les médecins qui souhaitent changer de voie peuvent passer par l’Ordre des médecins et demander une extension de leur droit d’exercice à une spécialité différente à travers les commissions VAE (validation des acquis de l’expérience).
Avec cette nouvelle option, les candidats devront déposer un dossier pour expliquer leur projet professionnel. La commission régionale de coordination de la spécialité sera chargée d’instruire les dossiers et d’auditionner les candidats retenus avec un membre de l’ARS et un de l’Ordre départemental. Des arrêtés doivent encore déterminer les conditions d’éligibilité, le fonctionnement des candidatures et de sélection etc. « Cela peut permettre à un médecin qui ne se plaît plus dans sa spécialité ou qui ne peut plus l’exercer, un chirurgien qui aurait un problème à la main par exemple, de se reconvertir, explique Pierre Guillet, premier vice-président de l’Isnar-IMG. Nous voudrions que cela soit accessible au plus de monde possible ». Pour l’instant on sait seulement que la durée de la « mise à niveau » des médecins dans la nouvelle spécialité devra être au moins équivalente à la moitié de la durée minimale de la formation dans la spécialité.
Quelle réinsertion après une FST
Autre point primordial pour les IMG, l’arrivée à la rentrée prochaine des FST (formations spécialisées transversales) accessibles pendant et à la fin de l’internat. Elles permettent d’acquérir une compétence spécifique dans un champ précis. Un décret à paraître début juin doit fixer le nombre de places disponibles dans chaque subdivision dans chacune des 24 FST. Les internes de médecine générale ont déjà fait remonter les difficultés rencontrées pour obtenir de la part des enseignants les capacités de formation. L’Isnar-IMG est également attentif à l’organisation de la mobilité pour certaines FST. Lorsqu’une FST n’est pas disponible dans sa subdivision, l’interne peut demander la formation en question ailleurs. « Nous aimerions que ces dossiers de mobilité soient gérés de façon nationale pour qu’il y ait une cohérence et éviter qu’un interne se retrouve à 500 kilomètres alors qu’une place est disponible dans la subdivision d’à côté », souligne Pierre Guillet. Pour les internes qui suivent une FST à la fin de leur deuxième année, la question de leur réintégration dans le cursus se pose également. « On pourrait soit créer une interpromotion, soit les intercaler dans la promotion d’en dessous mais en faisant en sorte qu’il garde un rang de classement équivalent à celui qu’ils ont obtenu aux ECN », précise le vice-président de l’Isnar. Les représentants des internes seront aussi vigilants à ce que ces FST soient bien accessibles aux IMG, car si cela est prévu dans les textes, « on s’entend déjà dire dans certaines subdivisions que ce ne sera pas possible pour telle ou telle spécialité ».
Retrouver un stage libre
L'Isnar-IMG défend également le stage couplé femme-enfant pendant l'internat. En effet, la nouvelle maquette de médecine générale prévoit que les internes réalisent un stage en santé de l’enfant et un en santé de la femme. L’Isnar-IMG souhaiterait que ces stages soient couplés sur un semestre comme c’est le cas dans certaines subdivisions qui mettent en place une maquette de transition. « Beaucoup d’internes souhaiteraient le retour du stage libre pour pouvoir personnaliser leur parcours et ce n’est plus possible avec la maquette actuelle », explique Pierre Guillet. Réaliser en même temps santé de l’enfant et santé de la femme permettrait donc de libérer à nouveau un semestre. « Cela peut se faire en PMI, en médecine scolaire, chez un médecin qui a une forte activité en santé de la femme ou de l’enfant etc », précise Pierre Guillet.
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