La réforme des études de santé donne du fil à retordre aux facultés de médecine et à leurs ministères de tutelle. Particulièrement parce que le temps est compté. La réforme de la première année commune aux études de santé (Paces) et des épreuves classantes nationales informatisées (Ecni) figure dans le projet de loi de santé, qui doit être discutée à partir du 18 mars au Parlement. S’il y a urgence, c’est parce que la suppression du numerus clausus et de la Paces doit être actée avant l’automne, pour paramétrer Parcoursup afin que le nouveau mode de recrutement soit effectif à la rentrée 2020. Parallèlement, les ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur conduisent aussi la réforme du 2e cycle avec la fin des ECNi annoncée pour 2022.
Mais devant l’ampleur du chantier, les deux projets ne pourront peut-être pas être menés de front aussi vite. Frédérique Vidal, invitée ce mardi matin des Contrepoints de la Santé, a laissé entendre que le calendrier initial pourrait être modifié. « Pour la réforme des ECN, une première date avait été annoncée. On entend qu’il est compliqué de tout faire en même temps. S’il faut reculer d’une année on reculera d’une année », a-t-elle déclaré. La ministre de l’Enseignement supérieur a confié que le report du calendrier faisait effectivement partie des discussions du moment. « Je ne suis pas arc-boutée sur une date ou un calendrier, je suis arc-boutée sur le fait que les études de santé doivent changer », a-t-elle ajouté. La ministre a en effet rappelé que le gouvernement souhaitait une modification en profondeur du système. « Auparavant face à un système qui ne fonctionnait pas, on a mis des rustines, on a fait de l’innovation incrémentale. Il faut être capable aujourd’hui de faire de l’innovation de rupture », a-t-elle estimé.
Portail Santé remplace la Paces
Le gouvernement semble donc plus enclin à retarder la réforme du 2e cycle que celle du 1er. Pour cette dernière, Frédérique Vidal a confirmé le chiffre donné par Agnès Buzyn la semaine dernière de 20 % supplémentaire d’étudiants en médecine formés en quelques années. « C’est l’ordre de grandeur que l’on a estimé. Cela ne veut pas forcément dire 20 % partout ou du premier coup », a-t-elle précisé.
Frédérique Vidal a à nouveau présenté le système qui allait remplacer la Paces. À l'avenir, les élèves de terminale pourront accéder aux études de santé, soit en s’inscrivant au futur Portail Santé (année universitaire avec une majeure santé), soit en s’inscrivant dans une autre licence (maths, philosophie, droit etc.) avec une mineure santé. Pour passer en deuxième année, une partie des élèves du Portail Santé seront d’abord sélectionnés sur leur moyenne puis a priori sur un oral, et des étudiants d’autres filières pourront également postuler. Il n'y aura pas de redoublement mais chacun pourra retenter sa chance l'année suivante. Le pourcentage de répartition entre les élèves issus du Portail santé et les autres est encore à déterminer. « Ce ne sera pas 95 %-5 % ou 90 %-10 %, c’est certain », a confirmé la ministre, « sinon le risque majeur, c'est qu'on change le nom de la PACES, qu'on l'appelle Portail santé, et que rien ne change. »
Jeu concours
Internes et jeunes généralistes, gagnez votre place pour le congrès CMGF 2025 et un abonnement au Quotidien !
« Non à une réforme bâclée » : grève des internes le 29 janvier contre la 4e année de médecine générale
Suspension de l’interne de Tours condamné pour agressions sexuelles : décision fin novembre
À Clermont-Ferrand, un internat où « tout part en ruine »