La proposition de loi (PPL) portée par le député Guillaume Garot, qui sera débattue à l'Assemblée à partir du 1er avril, suscite de vives inquiétudes parmi les représentants des syndicats étudiants en médecine.
« Supprimer la liberté d’installation des médecins dans un contexte de pénurie médicale est une mesure inutile pour améliorer l’accès aux soins de nos concitoyens. C’est une atteinte directe à la profession médicale et cela risque juste de dégoûter les jeunes médecins et les dissuader de s’installer », met en garde Killian L'helgouarc'h, président de l’intersyndicale nationale des internes (Isni).
« La régulation à l’installation n’est pas une réponse à la problématique d’accès aux soins, ajoute Bastien Bailleul, président de l’Isnar-IMG, le syndicat des internes de médecine générale. La régulation à l’installation n’a d’ailleurs jamais montré la moins efficacité à l’étranger et ne montrera pas plus d’efficacité en France. »
Alternatives non coercitives
Les critiques des syndicats se concentrent principalement sur deux articles de la proposition de loi. L'article 1, qui instaure la régulation de l'installation des médecins, et l'article 4, qui rendra la permanence des soins ambulatoires obligatoire pour tous les médecins.
Dans ce contexte, les deux syndicats d’internes avancent des propositions concrètes pour répondre à la crise de l’accès aux soins. « On propose de réduire tous les certificats dits absurdes qui n'ont plus lieu d'être [et] de faciliter les certificats médicaux pour les absences, que ce soit pour les travailleurs ou pour les enfants. On propose également d'accompagner la formation des étudiants », liste Bastien Bailleul.
« Nous prônons un programme d'incitation et de formation des étudiants et des internes aux études médicales et à la pratique médicale dans les territoires, insiste Killian L'helgouarc'h. Cela doit commencer dès le début de nos études jusqu'à la fin en essayant d'éviter de déraciner les étudiants et les internes de leur bassin de vie d'origine. » Objectif ? Proposer un continuum dans les études : du stage en deuxième jusqu’à l’assistanat territorial, en passant par le docteur junior ambulatoire, pour former des médecins ancrés dans les territoires capables de répondre aux besoins spécifiques des zones sous-dotées.
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