Après une polémique sur une possible pénurie d’internes à venir dans les services de pédiatrie d’Ile-de-France, l’ARS francilienne a annoncé lundi soir sa décision de relancer la procédure de choix des internes de médecine générale « ancien régime » pour le semestre qui doit débuter dans moins de deux semaines.
Les enseignants répliquent à Buzyn
Ce choix a provoqué la colère et l’indignation des principaux intéressés. La ministre de la Santé a de son côté réussi à fâcher les enseignants de médecine générale en leur imputant la responsabilité de la mauvaise répartition initiale des postes lors d'une interview télévisée. Le Collège national des généralistes enseignants (CNGE) et le Syndicat national des enseignants de médecine générale (Snemg) se chargent de rappeler à la ministre dans leurs communiqués respectifs, les règles de fonctionnement de la commission d'évaluation des besoins de formation. Celle-ci, chargée de donner un avis au directeur général de l'ARS sur le nombre de postes à ouvrir, réunit entre autres les doyens, les responsables de l'ARS, les syndicats d'étudiants, l'AP-HP, la FHF, l'URPS et les responsables des coordinations des disciplines concernées. Par ailleurs ils expliquent également que dès septembre dernier, la coordination de médecine générale d'Ile-de-France avait averti l'ARS qu'au vu du nombre de postes ouverts, un fléchage des étudiants serait nécessaire. Avertissement dont l'ARS a préféré ne pas tenir compte pour des prétextes « d'ordre juridique ».
L'affaire actuelle est un signe de plus de la « dépendance inquiétante du fonctionnement des hôpitaux aux internes de médecine générale », observe le Snemg. « Ce mauvais mot » de la ministre est aussi le « symptôme » d'un manque de considération pour la spécialité aux yeux du Dr Anas Taha, président du Snemg. « On voit qu'il y a un double discours. Quand les services hospitaliers sont en difficulté, on vole à leur secours mais lorsque des postes en médecine générale ne sont pas pris, les maîtres de stage en ambulatoire sont priés de se débrouiller seuls », estime le Dr Taha.
Un nombre de postes diminué
La nouvelle commission de répartition a été convoquée dès mardi pour réajuster le nombre de postes ouverts, source initiale du problème. Le SRP-IMG, syndicat parisien des internes de médecine générale, a pris part à cette réunion. « Nous avons fait le choix de participer à nouveau à cette commission de répartition pour contrôler la qualité des stages restants ouverts et s’assurer que les postes supprimés étaient les moins formateurs », souligne le syndicat dans un message posté sur son compte Facebook.
La nouvelle liste de postes sera publiée ce jeudi par l’ARS. Leur nombre a été diminué. Les postes de médecine adulte polyvalente (MAP) et urgences/gynéco non pourvus lors du premier choix ont été supprimés ainsi qu’une centaine en pédiatrie et une vingtaine en MAP et gynéco, explique le SRP-IMG. La nouvelle répartition permet d’aboutir au nombre de postes « qu’il aurait fallu ouvrir initialement », ajoute le syndicat qui déclare également être en accord avec « la majorité des modifications ».
Assemblée générale ce jeudi
Les 490 internes de médecine générale devront effectuer leur nouveau choix lundi ou mardi prochain à une semaine du début du nouveau semestre et de leur prise de poste. Dans ces circonstances exceptionnelles, le SRP-IMG annonce avoir obtenu des compensations. Les procurations seront simplifiées pour les internes absents et qui ne peuvent pas se déplacer dans des délais si courts. Par ailleurs, les internes contraints de changer de stage suite à cette nouvelle procédure – le directeur de l'ARS estimait leur nombre à une soixantaine, dans une interview à What's up Doc – se verront accorder une compensation financière de 400 euros brut par mois pendant la durée du stage.
Le syndicat appelle les internes à se rassembler lors d’une Assemblée générale extraordinaire ce jeudi 24 octobre à 19 heures à l’Hôtel-Dieu pour discuter du sujet mais aussi d’une éventuelle mobilisation pour la suite. Cette affaire intervient dans un contexte déjà tendu pour l’hôpital et les internes, le syndicat des internes des hôpitaux parisiens (SIHP) ayant notamment annoncé ce mercredi rejoindre l’appel à la grève du 14 novembre prochain de l’hôpital public.
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