Chaque année, le sujet de l’accès aux soins et la question de la liberté d’installation des médecins resurgissent. Au vu de l’engagement des soignants pendant cette crise et de l’état actuel de notre système de santé, était-il vain d’espérer un meilleur traitement ?
Nous avons en fait découvert un portrait à charge des généralistes, égoïstes, insensibles à la charge de travail hospitalière et sourds aux demandes de la population. Nous avons jugé utile de rétablir quelques vérités :
NON, la décroissance du nombre de médecins généralistes ne signifie pas le désamour de cette profession ! Le nombre de postes offerts au concours de l’internat est fixé par arrêté et il faut au contraire rappeler que toutes les places ont été choisies ces dernières années, notamment grâce à un travail de valorisation et au développement de stages dédiés pendant l’externat.
NON, les généralistes n’ont pas abandonné l’hôpital public ! Combien de services de médecine polyvalente, d’urgences fonctionnent aujourd’hui grâce à eux ? On demande à la médecine générale de combler l’ensemble des manques du système de soins tout en continuant son activité première.
NON, les internes, et notamment ceux de médecine générale, ne doivent pas « quelques années » à la société pour avoir payé leurs études ! Les internes continuent de travailler à un salaire inférieur au Smic horaire, exposés à des violences de tout type, avec un retentissement sur leur santé mentale et des conséquences parfois dramatiques.
Et pourtant NON, ce ne sont pas des aides financières que nous demandons ! Les jeunes généralistes ont des proches et aspirent juste à une vie personnelle épanouie. Les aides à l’installation sont nécessaires au choix d’une activité libérale avec ses difficultés.
Enfin, NON, aucun de nos voisins plus ou moins lointains n’a résolu le problème de l’accès aux soins en limitant la liberté d’installation. La Drees a produit un rapport en décembre 2021 sur les différentes démarches mises en place à l’étranger. La conclusion est simple : il n’y a pas de recette miracle mais un panel de solutions possibles.
Nous manquons de médecins. Partout. Contraindre l’installation reviendrait à déshabiller un endroit pour affecter les ressources ailleurs : il n’y a pas assez de médecins actuellement par rapport à la demande de soins. C’est pourquoi nous devons construire un nouvel équilibre ensemble – structures, politiques et patients – pour retrouver du temps médical de qualité.
Nous continuerons d’expliquer nos solutions auprès de ceux voulant travailler sur le sujet : renforcement de la formation, découverte des territoires notamment lors de stages ambulatoires, développement de logements adaptés pour les étudiants en santé… en valorisant cette spécialité qu’est la médecine générale, par l’accompagnement et le soutien des internes, et non la contrainte et l’obligation.
L’Isnar-IMG dénonce l’image que ce reportage veut faire porter aux internes de médecine générale. Engagés, solidaires et désireux d’un système de soins plus juste et plus adapté, voilà ce que sont réellement les médecins de demain.
Marina Dusein, porte-parole de l’Isnar-IMG, et Mathilde Renker, présidente de l’Isnar-IMG
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