Le gouvernement a annoncé la semaine dernière qu’il allait verser en mai une prime exceptionnelle de 1 500 euros aux personnels soignants des services de santé dans les départements les plus touchés par l'épidémie et à ceux des services ayant accueilli des patients Covid-19 dans les départements les moins touchés. Il est prévu que les internes en soient aussi bénéficiaires mais certains pourraient finalement en être exclus.
En effet les internes en stage ambulatoire ne toucheraient pas la prime. « Après l’annonce, la DGS nous avait assuré que la mesure inclurait tous les internes et aujourd’hui nous apprenons que finalement ce ne sera pas le cas », s’insurge Marianne Cinot, présidente de l’Intersyndicale des internes en médecine générale, l’Isnar-IMG. Les internes qui étaient en stage ambulatoire ce semestre notamment, ne pourront pas bénéficier de la prime. Les internes de chirurgie ou de psychiatrie non plus. « C’est inadmissible, tous les internes se sont mobilisés pour prêter main-forte, pour renforcer des services, prendre des gardes supplémentaires en plus de nos stages, s’assurer aussi que le reste du système de soins, hors Covid, puisse continuer », souligne Marianne Cinot. Un engagement en première ligne qui s’est en plus fait dans des conditions discutables.
« Abandonnés » par les ARS
L’Isnar-IMG rappelle en effet que les dotations en protections ont été largement insuffisantes. Selon la présidente du syndicat, dans certaines régions, les internes se sont sentis « abandonnés » par les ARS pour organiser le recensement des internes bénévoles ou la réorganisation de la PDSA ou des gardes. Dans un communiqué, l'Intersyndicale nationale des internes, l'Isni, rappelle également le rôle joué par chacun. « Les internes en disponibilité, en arrêt maladie, écartés des services pour raison de santé ou congé maternité, se sont engagés dans les régions en tension pour aider les cellules de crise à redéployer les internes volontaires et organiser la réponse à la crise sanitaire. Les internes de chirurgie sont venus dans les services de réanimation aider à la prise en charge des patients ».
Les deux syndicats demandent donc à ce que la prime soit versée à tous les internes sans distinction. « Quel message retenir quand certains recevront plus d’un mois de salaire supplémentaire alors que le travail et l’investissement d’autres seront ignorés ? », écrit l'Isnar-IMG dans son communiqué.
Pas de report des stages
Et si la crise n’est pas terminée, la mobilisation des internes va bel et bien se poursuivre mais dans des services différents. Finalement, après un premier report d'un mois et si le doute planait sur un nouveau décalage, les internes commenceront bien leur prochain semestre le 2 juin. Pour l’instant les choix de stages, qui doivent déterminer les lieux et terrains de stages des 6 prochains mois des futurs médecins, n’ont pas pu encore se tenir dans toutes les subdivisions.
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