Alors que l’on pourrait s’approcher d’une fin de deuxième vague, le ministère de la Santé a enfin clarifié ce week-end la marche à suivre pour les établissements de santé concernant le maintien en poste des soignants infectés au Covid-19.
Dans une instruction nationale, la directrice générale de l’offre de soins, Katia Julienne, et le directeur général de la santé, Jérôme Salomon, rappellent les recommandations du Haut Conseil de santé publique (HCSP) du 23 mai. Les soignants contaminés symptomatiques et asymptomatiques doivent être isolés sept jours minimum après résultat du test PCR ou le début de symptômes. Pour les « personnels asymptomatiques et non remplaçables » le maintien en poste est envisageable « avec des mesures de précaution et d’hygiène renforcées », précise le ministère.
Le ministère fait marche arrière pour les internes
Dans une Foire aux questions à destination des étudiants des filières médicales, publiée sur son site internet ce week-end, le ministère de la Santé rappelait, peu ou prou ces mêmes règles mais appliquées aux internes en stage. Une consigne qui a eu du mal à passer auprès des représentants des internes en médecine ou en pharmacie qui se sont élevés contre cette disposition. En effet dans le texte initial, le ministère de la Santé précisait que, « de façon exceptionnelle et avec l’accord du coordonnateur médical de crise, un interne, porteur asymptomatique du SARS CoV-2, peut, comme un autre professionnel de santé, être maintenu en poste avec un renforcement des mesures de protection et d’hygiène ».
Devant la pression, des syndicats d’internes notamment, le ministère a finalement fait marche arrière et ôté ce paragraphe controversé de la FAQ. « Nous avons rappelé que selon notre statut, nous ne sommes normalement pas indispensables au fonctionnement des services », souligne Anne Goulard, porte-parole de l’Isnar-IMG. Ce qui a contrarié également les étudiants, c’est que ce maintien se fasse sur accord du coordonnateur médical de crise, « qui fait partie des cellules de crise desquelles les internes ne font pas encore partie, contrairement à nos demandes », rappelle Anne Goulard. « C’est compliqué de maintenir les internes positifs en poste sans que leurs représentants aient accès aux cellules de crise susceptibles d’acter ce maintien. » Olivier Véran a dit oralement que les internes devaient être intégrés dans ces cellules mais aucun texte n’est venu valider cette obligation et pour l’instant localement, d’après les retours de l’Isnar-IMG, c’est encore loin d’être le cas partout.
En attente de garanties pour les thèses et les masques
Si le syndicat des internes de médecine générale se félicite de cette rectification, il attend encore des retours du ministère sur plusieurs autres points concernant la mobilisation des IMG dans cette crise sanitaire. C’est le cas notamment de la problématique autour des masques. Conformément aux demandes des internes, il a été décidé que ceux en stage ambulatoire peuvent être fournis en masque pour poursuivre leur stage. Ce sont d’abord les pharmacies d’officine qui doivent les distribuer mais s’il manque des stocks, ce sont les CHU qui doivent les pourvoir. « Dans certaines subdivisions, comme Bordeaux ou Tours, un interne peut facilement avoir trois heures de route pour accéder au CHU, sachant qu’on leur fournit une, deux ou trois semaines de stocks de masques et que ces déplacements ne sont pas pris en charge. » Même si le ministère, dans la foire aux questions, stipule que les solutions de proximité doivent être encouragées, elles ne sont pas imposées.
Enfin, l’Isnar-IMG, demande une clarification pour les IMG qui ont vu leur date de thèse décalée à cause du contexte sanitaire et de la fermeture des universités, afin qu’ils n’aient pas à repayer une inscription universitaire 2020-2021 juste pour passer leur thèse. « Un décret est sorti pour préciser que les Docteur Junior et internes qui rentrent en phase de consolidation pourront passer leur thèse en début d’année scolaire 2020-2021 sans majoration, mais comme les IMG n’ont pas de phase de consolidation, nous aimerions que ce soit explicité aussi pour nous », précise Anne Goulard.
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