Créées par la réforme du troisième cycle, les formations spécialisées transversales (FST) continuent de donner des sueurs froides aux internes. D'une durée de deux semestres, les FST permettront aux étudiants d’acquérir des compétences complémentaires spécifiques, dans le champ de leur spécialité d'origine.
Le nombre de postes ouverts pour chaque FST dans chaque subdivision, qui devait être connu début mai, n'est toujours pas arrêté à moins de deux mois de la clôture des candidatures fin juin (afin de postuler pour novembre 2019). Au point que les internes de médecine générale de l'ISNAR-IMG affichent leur exaspération et pressent les enseignants de remplir leur rôle de formateurs. « Nous avons eu la surprise de constater que de nombreux coordinateurs de FST n’ont pas fait leur travail et n’ont pas fait remonter leur capacité de formation, se désole Lucie Garcin, présidente de l'ISNAR-IMG. En l’état, les internes de certaines subdivisions ne pourront pas bénéficier de FST... Ce dédain à l’égard des étudiants, dont ils sont censés organiser la formation, est inadmissible ». Par exemple, aucune donnée n'aurait été précisée sur la ville de Nancy qui n'offre à ce jour aucun poste. « Les possibilités de formations offertes aux internes sont ainsi réduites à néant par défauts de compétence et d’engagement de la part de leurs enseignants », accuse Pieter Prats, porte-parole de l’ISNAR-IMG.
Une vingtaine de FST – addictologie, médecine du sport, urgences pédiatriques, soins palliatifs, etc. – sont censées être accessibles dès novembre 2019 pour tous les internes issus des ECNi 2017 ayant validé quatre semestres. Le nombre de postes ouverts pour chaque FST par subdivision est soumis à un arrêté annuel.
Attractivité des villes
Le conseil d'orientation de l'Observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS), qui s'est tenu le 2 mai, devait définir les postes à ouvrir pour chaque FST afin de donner de la visibilité aux jeunes. Las, des retards dans le recueil des capacités d'accueil de plusieurs FST et subdivisions ont plombé la réunion.
La pilule passe mal d'autant plus mal que les jeunes ont tiré la sonnette d'alarme en janvier puis avril. Antoine Reydellet, président de l'InterSyndicale nationale des internes (ISNI) juge ces atermoiements « scandaleux ». « À Lyon, il n'y a pas de postes ouverts alors qu'ils ont des capacités d'accueil ! À Bordeaux et à Nantes, aucune FST d'addictologie n'est pour l'instant ouverte. Cela va jouer sur l'attractivité des villes ».
Le Pr Patrice Diot, doyen de la fac de médecine de Tours et président de l'ONDPS, se veut toujours rassurant. « Je comprends que les internes soient déçus. Nous avons reçu la majorité des informations mais il y a des données manquantes qui seront récupérées en début de semaine », assure-t-il. Le ministère de la Santé précisera la liste définitive par un arrêté dont la publication est prévue le 1er juin. Si tout va bien.
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