Passé à 37 ans par la case PACES et désormais en dernière année d’internat à Nancy sa ville natale, Mikaël Bour a commencé sa carrière comme infirmier puis infirmier-anesthésiste. Généraliste d’ici peu, il est d’ores et déjà investi dans le projet d’une communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS), à quelques kilomètres de Metz.
Évènement dramatique fondateur
La mort par noyade d’un proche, déclenche chez Mikaël Bour encore lycéen, la prise de conscience d’absolue nécessité d’une formation aux gestes de premiers secours. Et c’est son brevet de secourisme réalisé auprès des sapeurs–pompiers de Toul qui lui met le pied à l’étrier. Au contact des internes de médecine présents à la caserne, il découvre l’univers de l’urgence médicale et son appétence pour la prise en charge des patients. Depuis, le soin est devenu son moteur.
Objectif PACES
« J’ai rêvé de faire médecine mais je n’ai jamais tenté… pour plusieurs raisons. Je n’avais pas nécessairement confiance en mes capacités d’aller jusqu’au bout… », confie celui qui a commencé sa carrière comme infirmier. Et de préciser : « Cette fonction me séduisait d’autant que les contacts avec les patients sont primordiaux… » Diplômé d’État en 1998, puis infirmier-anesthésiste (IADE) en 2003, Mikaël Bour se forme également à l’hypnose. Il travaille en milieu hospitalier plusieurs années d’affilée, aux urgences, au SAMU, en maternité, en obstétrique ou dans un centre de grands brûlés. Sans compter l’expérience de l’exercice en libéral. Mais à l’aube de la quarantaine, en 2013, il revient à son désir initial… la médecine. Faisant fi de la procédure Passerelles (qui offre aux titulaires de certains titres ou diplômes, de candidater en 2e ou 3e année de médecine), Mikaël Bour décide de tout recommencer. Objectif PACES ! « Je voulais me tester, faire mes preuves… Le concours a eu valeur de test. Et de manière plus larvée, il s’agissait d’éviter de me voir reprocher un passe-droit… », confesse le médecin en devenir.
Reconversion sous estimée
Si Mikaël Bour a réussi le concours, il reconnaît avoir largement sous-estimé le coût de cette reconversion. Plus que les apprentissages ou l’organisation familiale (il est marié à une infirmière et père d’un fils, devenu depuis infirmier !), les difficultés se sont concentrées sur la partie financière. Car la prise en charge, via la formation continue, lui avait été refusée par l’établissement public dans lequel il avait exercé. De ce fait, le généraliste en devenir a effectué des remplacements d’infirmier ou d’IADE dans le secteur privé les trois premières années de sa reconversion. Une fois rentré dans le cursus médical, il a dû reprendre une activité à temps plein et interrompre ses études pendant une année. Condition sine qua non pour « cocher toutes les cases d’aide à la formation. Et ce, dans le secteur privé ». Une ténacité à toute épreuve qui n’entame en rien la détermination de Mikaël Bour. Fort de son expérience d’infirmier, le futur généraliste précise : « Je sais le médecin que je veux être et celui que je ne veux pas être ». L’interne s’est déjà investi dans le projet d’une CPTS et aborde la problématique de la délégation de tâches comme « un axe intéressant pour libérer du temps médical et pour l’approche pluridisciplinaire que cela peut représenter ». Mais il conçoit « que cela génère la sensation d’une certaine dévalorisation… »
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