Après une année blanche, pourquoi est-ce important pour la profession de se réunir à nouveau dans ce type d’événements ?
Pr Olivier Saint-Lary : C’est essentiel à plusieurs titres. Cela contribue à diffuser l’information scientifique de manière large. C’est aussi une respiration pour tous les médecins qui ont vécu une année particulièrement difficile. C’est important également pour faire un point sur l’année écoulée et avoir un échange vraiment collectif. L’aspect présentiel permet de passer un certain nombre de messages, alors que les échanges sont plus difficiles en distanciel. Cela permet aussi de souder une communauté d’enseignants universitaires, d’internes, de maîtres de stage dans un temps particulier.
Quels seront les temps forts de ce 20e congrès ?
Pr O. S.-L. : La grande plénière sera dédiée au Covid-19 et à la médecine générale. Nous reviendrons sur les traitements, la recherche, les vaccins. Une plénière recherche reviendra sur les projets portés par les généralistes en lien avec le Covid. Mais nous aborderons aussi d’autres thèmes. La plénière d’ouverture traitera par exemple de la question des inégalités sociales de santé, un champ particulièrement important à nos yeux. C’est un congrès de généralistes enseignants, donc nous aurons deux sessions phares : une table ronde autour de la réforme du deuxième cycle et une plénière sur la phase de consolidation.
Sur la phase de consolidation, le CNGE est partisan depuis longtemps de l’ajout d’une 4e année au DES de médecine générale. Le moment est-il venu ?
Pr O. S.-L. : L’idée n’est pas de précipiter les choses. Aujourd’hui, nous avons un dialogue constructif avec l’ensemble des représentants étudiants. Ils ont bien compris que le seul objectif de cette réforme était d’améliorer la qualité de leur formation, et que nous souhaitions qu’ils soient partenaires de cette phase de consolidation. Nous sommes en train de construire un futur DES qui correspond aux attentes des étudiants, une phase de consolidation professionnalisante, qui les accompagne dans le cadre de la construction de leur projet professionnel. Je crois qu’il y a un consensus de l’ensemble des acteurs sur l’intérêt d’avancer vers la mise en place de cette phase. La rentrée 2021 est probablement trop précoce. Cela nécessiterait de le faire à marche forcée, et nous avons bien vu avec les réformes des 1er et 2e cycles que ce n’était pas l’idéal. Mais nous souhaitons avancer sur un calendrier rapidement. Si nous annonçons cette réforme pour la rentrée 2022, cela nous laisse le temps puisque la première année de phase de consolidation aurait lieu en 2025.
Cette réforme dépend aussi des effectifs enseignants. Avez-vous obtenu des garanties des ministères ?
Pr O. S.-L. : Les enseignants en médecine générale représentent une infime minorité de l’ensemble du corps enseignant hospitalo-universitaire. En termes de ratio enseignants-enseignés, nous sommes très loin des objectifs. Il y a un enjeu à accélérer les recrutements. Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a accompagné la nomination de vingt-cinq maîtres de conférences associés cette année. C’est bien, mais nous devons pouvoir faire mieux dans les années à venir, au moins une trentaine par an. Pour cela, il faut que nous ayons des forces vives chez les jeunes. Nous collaborons donc avec le ministère de la Santé sur le déploiement du dispositif d’assistants universitaires de médecine générale sur l’ensemble des régions. Avec la Conférence des doyens, nous travaillons à la mise en place de postes de chefs de cliniques territoriaux. C’est la même chose que des postes de chefs de cliniques des universités mais financés sur un contingent territorial.
Les maisons de santé pluriprofessionnelles universitaires existent mais n’ont toujours pas de financement attitré. Quels sont les besoins pour développer la recherche en soins primaires ?
Pr O. S.-L. : Les MSPU sont identifiées, un arrêté les consacre mais il n’y a pas de financement fléché. Nous y travaillons. Pour la recherche, il y a deux grands types de financement : un pérenne et un autre sur appel à projets. Pour le premier, les hôpitaux sont éligibles au financement des Merri, des fonds attribués pour compenser la perte de revenus des hôpitaux quand ils participent à des protocoles de recherche. En médecine générale, nous pourrions être sur le même principe. Nous souhaiterions aussi une évolution de l’Ondam pour qu’il intègre les projets de recherche en ambulatoire. Cela permettra la mise en place d’appels à projets de recherche dédiés en ambulatoire.
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