Internes : l’autre grève commence lundi

Publié le 13/11/2014

Le principal syndicat d'internes a réitéré jeudi son appel à la grève le 17 novembre pour relancer les discussions avec le gouvernement sur la réforme de leur temps de travail. L'Intersyndicat national des internes (Isni) a dénoncé jeudi dans un communiqué "l'attitude méprisante et irrespectueuse du cabinet de Marisol Touraine, ministre de la Santé", à l'issue d'une réunion infructueuse mercredi soir. Fort d'un préavis de grève de 24h déposé il y a presque un mois, l'Isni appelle les internes "à débuter le mouvement dès lundi avant d'autres mobilisations plus longues dans les semaines à venir".

Dans un avis rendu en mars, la Commission européenne avait épinglé la France, estimant que les internes français passaient trop d'heures dans les hôpitaux (60 en moyenne, selon une étude de l'Isni), alors que la législation européenne impose une semaine de 48 heures maximum. Pour rentrer dans les clous, le ministère de la Santé envisage de réduire les obligations de service des internes et de passer à 8 demi-journées de travail, plus une demi-journée de formation, et une demi-journée de temps personnel. Mais pour garantir "plus de flexibilité" aux internes sans diminuer la qualité de leur formation, l'Isni demande que la demi-journée supprimée soit fixée au samedi matin, avec une semaine de travail bornée du lundi au vendredi. Le travail du samedi matin serait ainsi compté comme une garde, mieux rémunéré.

Pour Emmanuel Loeb, président de l’ISNI, cette solution est la seule viable, le texte du gouvernement étant d'après lui "inapplicable" dans les faits. "En bornant la semaine du lundi au vendredi, on crée un système facile à comprendre pour tout le monde", poursuit-il. Il rappelle, à titre d'exemple, que le repos de sécurité (une pause de 11 heures obligatoire après une garde de nuit) n'est pas respecté dans 20% des cas. L’ISNI revendique de représenter les internes de toutes les spécialités, généralistes compris.

Mais de son côté, l'Isnar-IMG, principal syndicat d'internes généralistes est favorable aux "avancées" proposées par le gouvernement et n’appelle pas à la grève. Tout en exprimant son "impatience" quant à la mise en oeuvre effective de la réforme.

En revanche, un autre syndicat de jeunes généralistes, le SNJMG a confirmé jeudi son appel à la grève, "conjointement avec les syndicats des autres spécialités (FNSIP-BM, ISNI et SNIO)", pour le 17 novembre 2014. Il estime lui aussi que le texte du gouvernement "ne va pas jusqu’au bout des choses en s’abstenant de clarifier le régime des gardes et astreintes, en ne réglant pas la question du statut du samedi matin et en introduisant des considérations humiliantes pour les internes (distinction entre demi-journées de formation justifiées ou non, temps de pause invérifiable de 15 minutes…)".


Source : lequotidiendumedecin.fr