Quel est l’emploi du temps d’un interne en médecine générale ? Il est chargé, surtout quand l'étudiant est en stage à l’hôpital. Dans le cadre d’une table ronde organisée lors du 21e Congrès de l’Isnar-IMG, le président du CNGE, le Pr Vincent Renard a présenté les premiers chiffres d’une grande enquête nationale pour laquelle ont été récoltées plus de 2 000 réponses d’IMG sur leur "emploi du temps" en formation.
La réglementation prévoit normalement que les IMG passent chaque semaine huit demi-journées en stage, une demi-journée à la fac et une demi-journée pour leur travail personnel. Malheureusement et sans surprise, l’enquête montre que ce temps de travail n’est pas respecté puisque les IMG passent en moyenne 9,54 demi-journées hebdomadaires en stage.
10,44 demi-journées par semaine de stage à l'hôpital contre 7,88 en ambulatoire
« Il y a des grandes disparités entre les régions », souligne également le Pr Renard. Dans le détail, c’est lors des stages hospitaliers que le temps de travail s’envole avec une moyenne de 10,44 demi-journées hebdomadaires contre 7,88 en stage ambulatoire, où la réglementation sur la durée de stage est respectée. 37 % des internes interrogés estiment par ailleurs que la charge de travail est « lourde à très lourde », et ce ressenti est d’autant plus fort quand il y a un dépassement du temps de travail.
Seulement un tiers des étudiants jugent utiles les travaux écrits à rédiger, une proportion qui augmente lorsque le temps de travail se rapproche de ce qui est prévu par la loi. Par ailleurs, plus de la majorité (57 %) trouve la charge de travail pour la rédaction de ces travaux trop lourde. L’enquête montre aussi que les IMG sont peu nombreux (20 %) à rencontrer des difficultés pour pouvoir se rendre en cours à la fac. Et lorsque c’est le cas, dans 65 % des cas c’est la pression hiérarchique qui est le facteur limitant. Plus des deux tiers des IMG (67 %) jugent ces enseignements facultaires utiles.
Vendredi, lors de son intervention au congrès de l'Isnar-IMG, le ministre de la Santé avait appelé à une meilleure comptabilisation du temps de travail et au « respect strict du repos de sécurité » des internes en médecine. « Plus de vingt ans après son obligation, le repos de sécurité après une garde n'est toujours pas respecté dans bon nombre de services hospitaliers », a déploré le ministre. Il a annoncé l'application de sanctions financières contre les établissements qui n'appliqueraient pas la législation.
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