Les internes en médecine générale ont longtemps été contre l’idée d’ajouter une quatrième année à leur DES, défendue par leurs enseignants. Mais ils sont aujourd’hui sur la même longueur d’onde, ou presque. L’Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (Isnar-IMG) a réaffirmé être favorable à un internat en 4 ans lors du récent congrès national des généralistes enseignants (CNGE). Hasard du calendrier, l’intersyndicale a pris position le jour où la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal déclarait dans nos colonnes qu'« une 4e année de DES ne s'impos[ait] pas ».
L'Isnar-IMG maintient comme préalable le recrutement et la formation de maîtres de stage ainsi que l’harmonisation des enseignements facultaires. Elle considère également qu’un DES en 4 ans peut permettre au futur généraliste d’adapter son internat en fonction de son projet professionnel. Plutôt qu'un revirement, le syndicat a suivi l'évolution des aspirations des internes. « Jusqu’à présent dans nos différentes enquêtes les internes avaient toujours été majoritairement contre, mais dans la dernière menée cet été, ils y étaient favorables », explique Lucie Garcin, présidente de l’Isnar-IMG.
Se former à la gériatrie
Refusant un allongement bête et méchant de leur DES, l’Isnar-IMG propose une nouvelle maquette entièrement repensée en quatre ans. « Nous l’avons établie à partir des remontées que nous avons eues du terrain, des souhaits de formation des IMG, des manques qu’ils ont identifiés », confie Lucie Garcin.
La première année, dite phase socle, resterait identique avec un stage de praticien niveau 1 et un autre de médecine d’urgence. Les deux années suivantes constitueraient la phase d’approfondissement avec un stage hospitalier en médecine adulte (déjà existant). L’Isnar-IMG privilégierait des stages couplés en santé de la femme et de l’enfant et de les réaliser en ambulatoire. Le syndicat suggère de généraliser à l’ensemble des subdivisions les SAFE (stages ambulatoires en santé de la femme et de l’enfant). L’intersyndicale souhaite ajouter un semestre en santé de la personne âgée, « une part de plus en plus importante de la patientèle de tout médecin généraliste, qui a ses spécificités propres », estime l’Isnar-IMG. Un médecin gériatre devra être coordonnateur du stage. Enfin, les internes veulent réhabiliter le stage libre, de moins en moins réalisable aux vues de la nouvelle maquette du DES. « Il permettrait à l’interne de se former dans un domaine qui lui paraîtrait important pour la suite de sa pratique », précise un document de l’Isnar-IMG. Médecine humanitaire, recherche, prévention, stages à l’étranger sont cités en exemples.
Une quatrième année en autonomie
La fameuse quatrième année imaginée par l’Isnar-IMG serait donc une phase de consolidation avec deux stages en autonomie supervisée. Pour les internes, il est primordial que cette 4e année soit bâtie autour de leur projet professionnel. Dans cette optique, l’interne effectuerait les démarches pour trouver ses terrains de stage (pour 1 an ou deux fois 6 mois). Une commission de validation rendrait un avis favorable, favorable sous conditions de modifications ou défavorable à ce projet.
Par ailleurs, le plan Ma Santé en 2022 a également acté la formation de tous les internes de médecine générale en santé mentale, sans toutefois en définir les modalités. Plutôt que d’ajouter un semestre en santé mentale, l’Isnar-IMG est partisan d’inclure des demi-journées de formation lors des autres semestres. Elles pourraient être réalisées en centre MédicoPsychologique (CMP), Centres d’action MédicoSocial Précoce (CAMSP), PMI, consultations d’addictologie, services de psychiatrie etc.
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