À l’occasion d'un Conseil d’administration dématérialisé, l’Intersyndicale nationale autonome représentative des Internes de médecine générale (Isnar-IMG) a élu le week-end dernier un nouveau bureau. Succédant à Marianne Cinot à la présidence, Morgan Caillault explique comment le syndicat entend peser sur le Ségur de la santé pour obtenir de meilleures conditions de formation et une plus grande reconnaissance pour les futurs généralistes.
Pouvez-vous vous présenter et nous dire ce qui motive votre engagement syndical ?
J’ai 27 ans, je suis interne de médecine générale en deuxième année à Tours. J’ai été représentant étudiant de la 3e à la 5e année de médecine puis en tant qu'interne je me suis d'abord engagé dans la structure locale GRACE-IMG avant de devenir trésorier de l'Isnar-IMG. Sur beaucoup de dossiers, il est important de bien communiquer auprès des internes. Quand on y regarde de près, les conditions des internes ont peu évolué depuis des années. Les internes n'ont pas eu de vraie revalorisation salariale depuis 2010. Ces dernières années, sur le temps de travail, souvent mes co-internes venaient vers moi pour me poser des questions sur le cadre légal que je connais bien. Et j'observais que même si nous faisions des rappels, la mise en œuvre des 48 heures hebdomadaires réglementaires était compliquée au niveau des établissements. J'avais envie d'agir. L’Isnar-IMG est pour moi une bonne façon d’aider les autres, pas seulement en tant que médecin.
Quelle place les internes veulent-ils tenir dans le Ségur de la santé ?
Nous avons déjà apporté deux contributions : la première sur les conditions de travail des internes pour le respect du temps de travail, du temps de formation, la réglementation des demi-gardes notamment. La deuxième sur la formation et la reconnaissance de la pluralité des parcours des médecins généralistes : avec des propositions pour le développement de stages ambulatoires de qualité, le recrutement de maîtres de stages, la promotion de l’exercice mixte, le développement de la recherche en soins primaires ou pour favoriser l’installation. Il est aussi important pour nous de parler de la problématique de la santé des internes car les études montrent bien que les risques psychosociaux sont très élevés chez les IMG. Nous souhaitons améliorer la coordination ville-hôpital aussi. Quoi qu’il arrive, nous essayons d’arriver avec des propositions concrètes, le but est d’être constructif et de l’être avec tous les acteurs.
Quelles priorités vous êtes-vous fixées pour votre mandat ?
Nous avons décidé de rester sur les bases de ce qui fait le fondement de l’Isnar-IMG : la défense du droit des internes. Mais nous allons nous ouvrir à de nouveaux horizons. La création du cinquième risque pour la dépendance nécessite d’être investie et travaillée. Et nous estimons, en tant que professionnel de santé, avoir toute notre place dans les réflexions. La coordination des soins doit être amplifiée. Pour ces deux sujets, le numérique peut être d’une très grande aide et nous voudrions être proactifs sur cette question. Et la crise du Covid-19 a également montré l'importance pour la santé des enjeux écologiques : comprendre l’impact que nous avons sur l’environnement de manière générale et essayer de l’intégrer dans notre pratique. Nous avons donc ajouté dans notre bureau un poste de chargé de mission écologie.
La crise sanitaire a une nouvelle fois mis en avant le rôle essentiel des internes dans le système de santé. Espérez-vous qu'il soit enfin reconnu ?
À plusieurs reprises, les différents ministres de la Santé ont évoqué des mesures fortes comme une revalorisation financière des internes ou des sanctions financières pour les établissements qui ne respectent pas le temps de travail. Mais ces annonces n'ont pas été concrétisées pour l’instant. Après les promesses, nous attendons donc de ce Ségur des actes.
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