Les internes vont être partie prenante du Ségur de la Santé, vaste concertation du monde de la santé, qui s’est ouverte en début de semaine. Afin d’apporter sa pierre à l’édifice, l'Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale, l’Isnar-IMG, a donc formulé plusieurs propositions dans une plateforme afin d’améliorer les conditions de travail et de formation des IMG.
Alors que des enquêtes récentes montrent encore que le temps de travail maximum réglementaire de 48 heures par semaine est loin d’être respecté pour les internes et que leur santé mentale n’a jamais été aussi mauvaise qu’après cette crise sanitaire, la majorité des propositions de l’Isnar-IMG vise justement à faire respecter le temps de travail et de formation des IMG.
Pour une meilleure définition des demi-journées
Pour avoir un suivi plus strict du temps de travail des internes, l’Isnar-IMG souhaite « une réflexion sur la définition de la demi-journée », notion sur laquelle est notamment basée la réglementation du temps de travail des internes. Chaque semaine, les IMG doivent théoriquement avoir huit demi-journées en stage et deux demi-journées hors stages. Aujourd’hui, la définition de la durée d’une demi-journée n’est pas clarifiée. L’outil de régulation et de contrôle du temps de travail aujourd’hui n’est autre que le tableau de service, mais il n’est pas rempli partout et pas toujours de la même manière. Le syndicat demande donc aussi « une uniformisation et une simplification du remplissage du tableau de service » et un « examen annuel en CME (commission médicale d’établissement) obligatoire ».
Des sanctions attendues contre les établissements hors-la-loi
Depuis longtemps, les internes réclament également des sanctions contre les établissements qui ne respectent pas le temps de travail. L’Isnar-IMG réitère donc cette demande : « Tout service ou entité d’accueil d’un interne ne respectant pas la réglementation doit voir son agrément révisé dès le semestre suivant », suggère-t-il. La procédure de réévaluation devrait quant à elle être accélérée pour les terrains de stage concernés par le non-respect du repos de sécurité ou « un dépassement manifeste du temps de travail ». Le passage à six internes minimum pour remplir une ligne de garde ou l’encadrement réglementaire des demi-gardes font aussi partie des requêtes des IMG.
Au-delà du temps de travail, la rémunération des professionnels de santé est également au cœur des discussions du Ségur de la Santé, et les étudiants ne veulent pas en être écartés. L’Isnar-IMG demande donc une majoration importante du salaire de base et des indemnités de garde. Par ailleurs, la rémunération des internes est rattachée en partie au budget des hôpitaux. L’Isnar-IMG réclame à nouveau la création « d’un budget sac à dos » pour rattacher l’enveloppe correspondant à la rémunération de l’interne à l’IMG plutôt qu’à l’hôpital. Pour le syndicat cela permettrait notamment de « faciliter les mobilités ».
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