Simple hasard du calendrier ? Pour son premier déplacement, le nouveau ministre des Solidarités et de la Santé a rendu visite aux internes de médecine générale à Saint-Étienne à l'occasion du 21e congrès de l’Isnar-IMG. Particulièrement attendu par la jeune génération, Olivier Véran – lui-même ancien vice-président de l'ISNI – s’est engagé sur plusieurs mesures pour garantir de meilleures conditions de travail aux internes.
« Il y a eu trop de drames »
Dans la continuité des travaux engagés par Agnès Buzyn, le Dr Véran a assuré que les demi-gardes seraient désormais comptabilisées et donc rémunérées. Il a aussi confirmé que les commissions médicales d’établissements devraient chaque année faire un bilan du temps de travail des internes. Mise en place en février 2015, la limite hebdomadaire de 48 heures fait encore trop souvent l’objet d’infractions. Selon une récente enquête de l'Isnar-IMG, la moitié des internes travaillent plus que les 48 heures hebdomadaires réglementaires. « Ce n’est plus acceptable, il y a eu trop de drames », a souligné le ministre. Olivier Véran a dit être prêt à appliquer des « sanctions financières » contre les établissements qui ne respectent pas la loi. Annoncées par plusieurs ministres au fil des années et réclamées par les internes, celles-ci n'ont pas encore vu le jour.
Enfin, il a été très ferme pour mettre fin à un vieux débat : « Le temps de travail additionnel ne sera pas ouvert aux internes. La limite restera à 48 heures par semaine, ce qui est le maximum autorisé par la réglementation européenne », a-t-il affirmé. Cette position tranche avec celle d'Agnès Buzyn qui s'était déclarée ouverte, en septembre dernier, à une rémunération des heures supplémentaires, au grand dam de l'Isnar-IMG, qui y a toujours été opposée, contrairement à l’ISNI.
S’il a confirmé une revalorisation prochaine du salaire des externes, Olivier Véran n’a pas répondu aux revendications des internes sur ce sujet. Il a toutefois annoncé une augmentation de la prime perçue par ceux qui réalisent des stages en zones sous-denses. Celle-ci passera de 200 à 300 euros brut par mois et la condition kilométrique sera supprimée car « les déserts médicaux sont souvent plus proches qu’il n’y paraît ».
Emploi du temps des IMG : des dérapages surtout à l’hôpital
Dans le cadre du congrès, le Collège national des généralistes enseignants a présenté les premiers résultats d’une grande enquête nationale pour laquelle ont été récoltées plus de 2 000 réponses d’internes en médecine générale (IMG) sur leur « emploi du temps » en formation. Elle montre que les IMG passent en moyenne 9,54 demi-journées hebdomadaires en stage (contre 8 prévues par la réglementation). Les « infractions » sont plus importantes à l’hôpital (10,44 demi-journées par semaine) que lors des stages ambulatoires, où la législation est respectée (7,88). Ils sont peu nombreux (20 %) à rencontrer des difficultés pour pouvoir se rendre à leurs cours à la faculté, mais lorsque c’est le cas, dans 65 % des situations, c’est la pression hiérarchique qui est le facteur limitant.
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