Bien implanté dans le sud de la France, le groupe de biologie médicale Inovie a fait entrer quatre fonds d’investissement – Ardian en tête – à son capital. Regroupant 550 biologistes, dont 380 associés, l'entreprise a adopté le projet de cession à 93 % des votants. L’ouverture de capital se fait selon le modèle d’un rachat à effet de levier (LBO).
Le projet confère 60 % des droits financiers à Ardian, et trois fonds des Pays-Bas, de Singapour et d’Abu-Dhabi. En respect de la réglementation, les biologistes (médecins et pharmaciens) conservent 75 % des droits de vote. « Notre indépendance est préservée avec la continuation du modèle historique puisque l’équipe dirigeante reste en charge de la gestion opérationnelle. Les biologistes demeurent la clef de voûte du réseau de laboratoires locaux », assure Georges Ruiz, pharmacien biologiste, président cofondateur d’Inovie (4 300 salariés). Outre l'apport d'argent frais, l'évolution capitalistique doit permettre d’opérer un passage de témoin avec l’entrée de jeunes biologistes, tout en facilitant le départ en retraite de libéraux qui pourront « sortir à un prix qui est celui du marché », commente Georges Ruiz.
Ce projet est salué par Jean-Marc Charmasson, biologiste associé au sein d’Inovie, installé à La Garde (Var). « J’apprécie que nous suivions l’évolution du secteur de la biologie médicale en demeurant innovant tout en préservant les valeurs qui nous ont fait rejoindre Inovie », explique-t-il.
À horizon 2025, le groupe ambitionne 800 millions d’euros de chiffre d’affaires. Depuis plusieurs années, le secteur de la biologie médicale connaît un mouvement de forte concentration : à ce jour, cinq laboratoires (Biogroup, Cerballiance, Synlab, Eurofins et Inovie) pèsent pour 60 % de part de marché.