Le député Philippe Vigier a présenté hier les grandes propositions du rapport de la commission d’enquête sur l’accès aux soins. Certaines ont remporté l’adhésion de l’ensemble des parlementaires de la commission et d’autres ne sont portées que par le député centriste. Certains syndicats ont déjà réagi. Si certaines propositions remportent leur adhésion, d’autres les irritent carrément.
C’est évidemment le cas d’une demande chère à Philippe Vigier, la mise en place d’un conventionnement sélectif en zone sur-dense. « Cela effondrerait plus encore la médecine générale et certaines spécialités », estime l’UFML-S. Pour la CSMF, le député Vigier « n’a toujours pas compris qu’on ne peut réguler que l’installation des professionnels de santé dont les effectifs sont en excès, ce qui n’est pas le cas des médecins ». Les deux formations soulignent également l’inutilité d’une augmentation conséquente du numerus clausus recommandée dans le rapport. « Leurs CPTS et autres acronymes ronflants ne sont que des pansements, l’augmentation des bourses, des solutions palliatives », ajoute l’UFML-S.
Aller plus loin que 35 euros
L’exonération des charges pour les médecins retraités, mesure également réclamée par les syndicats, obtient l'adhésion. Idem pour le développement des stages ambulatoires en médecine de ville ou la création du statut de médecin adjoint plutôt bien accueillis. En revanche, la proposition isolée de Philippe Vigier d’augmenter de dix euros la consultation dans les déserts ne convainc qu’à moitié les syndicats. La CSMF suggère de ne pas se limiter aux zones sous-denses mais de l’étendre à tout le territoire afin « d’attirer les jeunes ». Quant à l’UFML-S, ils en demandent le double : 70 euros et zone sous-dense et 50 euros pour le reste de la France. « Seul un choc d’attractivité permettra la relance de la médecine libérale », considère le syndicat du Dr Jérôme Marty. Ce dernier soutient aussi la demande de Philippe Vigier de supprimer les ARS et ajoute la révision des Agences d’état, « trop coûteuses, aux pouvoirs surdimensionnés et vierges de toute surveillance indépendante », estime-t-il.
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