Carton plein pour l’atelier de MG France au Congrès de la médecine générale France (CMGF 2025). Plus d’une centaine de participants se sont massés dans la petite salle accueillant la session « Principales évolutions conventionnelles : perspectives et impact sur le métier de médecin généraliste ».
Au menu, un tour d’horizon des avancées en faveur des médecins de famille, « parfois conquises de haute lutte », inscrites dans la nouvelle convention paraphée à l’été 2024. Le tout en mode interactif, grâce à un QR code à flasher sur place, permettant aux généralistes présents de répondre en temps réel, via leur smartphone, aux questions qui se succèdent sur l’écran.
« Quels éléments peuvent changer votre pratique dans cette nouvelle convention ? » Si la réponse « aucun », qui atteint le plus gros score, déclenche l’hilarité dans la salle, les items « consultation longue » (GL), « IPA » et « forfaits » viennent se classer à sa suite. Pour mémoire, cette nouvelle consultation longue au tarif de 60 euros sera effective à partir du 1er janvier 2026. « Mais elle ne concerne que les patients de plus de 80 ans [dans trois situations, NDLR] et n’est facturable qu’une fois par an ! », objecte une généraliste dans la salle. « Cette consultation à 60 euros nous permet en tout cas d’avoir un orteil dans la porte. Nous pourrons ensuite pousser vers d’autres applications pour des prises en charge chronophages », explique la Dr Agnès Giannotti, présidente de MG France. La convention n’est pas figée, elle sera enrichie d’avenants, poursuit-elle.
Plébiscite pour les infirmières Asalée
Un nouveau coup de sonde est lancé dans la salle au sujet des infirmières Asalée (action de santé libérale en équipe) et des assistants médicaux. Cinq minutes plus tard, la réponse fuse sur l’écran. Un cinquième des généralistes participants (21 %) disent déjà travailler avec un assistant médical et 13 % avec une infirmière Asalée, ce qui montre la montée en puissance de ces auxiliaires métier dans l’exercice. Autre enseignement : 21 % des médecins interrogés ont ce type de collaboration « en projet » ; pour le reste, la salle se déclare hésitante (44 %) à recourir à l’un ou à l’autre.
En tout cas, à écouter les interventions spontanées de trois généralistes, le travail avec les infirmières Asalée se passe « idéalement bien ». Les assistants médicaux les laissent parfois plus circonspects. « Les Asalée, on a dû se battre avec la Cnam pour pouvoir les garder et s’il le faut on continuera ! », souligne la Dr Agnès Giannotti.
Pédagogie sur les soins non programmés
Les cadres de MG France, qui organisent cette session pédagogique, font face ensuite à un feu roulant de questions sur le passage à cinq euros seulement de la majoration de soins non programmés sans régulation aux horaires de PDS-A (hors urgences), en lieu et place des majorations F, MN et MM (respectivement 19,06 euros, 35 euros et 40 euros) qu’il était d’usage de pratiquer. « J’exerce dans une maison médicale de garde. Les patients la connaissent et viennent directement nous consulter », témoigne cette généraliste des Hauts-de-France, désemparée.
La présidente de MG France se fait pédagogue. Des majorations supérieures continuent de s’appliquer pour les soins non programmés sur régulation ou en situation d’urgence vitale. D’autre part, insiste la Dr Agnès Giannotti, « la pratique ancienne de facturation était déjà hors des clous, il s’agissait d’une tolérance de la part des ARS » qui, en substance, fermaient les yeux pour ne pas aggraver les difficultés d’accès aux soins. Avec le risque pour les généralistes hors des clous de subir à des réclamations d’indus de la part de leur caisse primaire.
La cheffe de file du premier syndicat de généralistes convient de la nécessité de dresser rapidement avec la Cnam un cahier des charges clair tenant compte des remontées de terrain. Pour l’heure, les syndicats ont obtenu un moratoire sur l’application des nouvelles règles de tarification.
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