À vos masques, prêts, partez ! La 26e université d'été de la Confédération des syndicats médicaux (CSMF), qui s'est ouverte ce vendredi, dans des conditions sanitaires inédites, restera à n'en pas douter dans les annales du syndicat. C'est devant près de 150 participants masqués répartis dans l'auditorium du palais des congrès d'Antibes Juan-Les-Pins (Alpes-Maritimes), que le Dr Jean-Paul Ortiz a pris la parole, en fin d'après-midi. Le président de la Confédération, qui après avoir hésité, a maintenu ce traditionnel rendez-vous de rentrée du syndicat, a invité à l'« exemplarité » l'ensemble des participants venus des quatre coins de la France. « Il nous faut apprendre à vivre avec ce coronavirus », a-t-il affirmé, insistant sur l'importance du port du masque et le respect des gestes barrières (les participants ont dû signer à leur arrivée un engagement à respecter ces consignes) à l'heure où le nombre de cas positifs de Covid-19 rebondit ces dernières semaines dans l'Hexagone.
Après un hommage appuyé à la cinquantaine de médecins libéraux en exercice qui ont perdu la vie et aux 5 000 environ qui ont dû s’arrêter au plus fort de l'épidémie, le Dr Ortiz a décliné les priorités du syndicat en cette rentrée particulièrement chargée, qui précède les prochaines élections professionnelles mais aussi l'ouverture de négociations conventionnelles très attendues sur la coordination, la télémédecine et les soins non programmés, notamment.
Observant que la crise de Covid-19 a amené la profession à mettre en place des organisations nouvelles, il a exhorté son syndicat à jouer la carte de la coordination, « ADN du syndicat », de l'innovation dans les cabinets médicaux mais aussi celle de la simplification. Et a rappelé que la valorisation des actes devrait être un thème des négociations à venir.
Supprimer les lettres clés peu utilisées
En prémices à la présentation de la profession de foi électorale du syndicat, ce dimanche, le patron de la CSMF a affirmé son intention de défendre l'idée d'une révolution de la grille tarifaire. « Les modalités de tarification de l’acte médical aujourd’hui sont devenues tellement complexes que beaucoup d’entre nous ne savent plus utiliser la nomenclature, a-t-il déclaré, brandissant une liste interminable de lettres clés accessibles aux généralistes. Il faut simplifier tout cela. Nous proposons de supprimer toutes ces lettres qui complètent le C et le CS et de mettre en place 4 niveaux de consultation avec des valeurs simples et évolutives. » La répartition par spécialité devrait selon le Dr Ortiz être élaborée avec les conseils nationaux professionnels (CNP) et évoluer avec le temps, selon l’évolution des besoins de la population. « En un mot, une grille tarifaire de consultations en quatre tarifs pour tout et pour tous ! »
Reste à savoir comment sera perçue cette proposition par le ministère de la Santé (qui s'exprimera par visioconférence ce samedi matin), les partenaires conventionnels et en premier lieu le nouveau directeur de l'Assurance-maladie. On devrait le savoir assez vite, Thomas Fatome, étant attendu ce dimanche à Juan-Les-Pins, pour sa première prise de parole publique depuis sa prise de fonction.
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