L’Assurance maladie a révélé ce vendredi 28 avril les chiffres relatifs à la rémunération sur objectif de santé publique (Rosp) 2022, qui a été versé aux médecins cette semaine.
Pour les médecins généralistes, après une année de légère baisse en 2021, la Rosp se stabilise. Les généralistes ont donc perçu en moyenne 5 113 euros soit une hausse de 1,1 % par rapport à 2021 (5 057 euros).
64 824 médecins ont été rémunérés dans le cadre de la Rosp médecin traitant de l’adulte pour un montant de 264,6 millions d’euros en 2022.
« Au total, le montant versé au titre de la Rosp du médecin traitant de l’adulte et de l’enfant, et du forfait structure pour l’équipement du cabinet médical atteint en moyenne 9 151 euros pour les 51 661 médecins généralistes rémunérés en 2022 », précise l’Assurance maladie dans un communiqué.
La surveillance des traitements par anti vitamine K poursuit sa baisse
La Rosp et ses indicateurs sont de plus en plus décriés, l’Assurance maladie avait même proposé dans son projet de convention de la supprimer pour la remplacer par un « forfait de santé publique » resserré autour de 15 indicateurs contre 29 aujourd’hui.
Pour le bilan de cette année, on reste donc sur le même modèle. Et comme l’indique l’Assurance maladie dans un communiqué « une majorité d’indicateurs de la Rosp s’oriente à la hausse pour l’année 2022, traduisant ainsi une amélioration globale des objectifs de santé publique suivis et l’investissement des médecins dans ce domaine ».
Dans le détail, pour le suivi des pathologies chroniques, sur le diabète les indicateurs relatifs au fond d’œil et au dépistage de la maladie rénale chronique progressent respectivement de + 1,6 point et + 1,1 point. Les dosages d’HbA1c diminuent eux légèrement (- 0,5 point), mais après une progression significative l’année dernière (+ 2 points).
La progression est aussi significative sur le dépistage de la maladie rénale chronique chez les patients hypertendus (+ 1,9 point). « 40 % des médecins dépassent désormais l’objectif cible », détaille l’Assurance maladie.
Pour le suivi des patients à risque cardiovasculaire, la prévention secondaire du risque cardiovasculaire s’améliore légèrement (+ 0,8 point). La surveillance des traitements par anti vitamine K continue en revanche sa baisse (- 2,3 points), entamée en 2018.
Après l'effet pandémie, la vaccination diminue encore
Côté prévention, les trois indicateurs de prévention du cancer restent bien orientés en 2022.
Après une hausse de 3,8 points l’année dernière, l’indicateur de prévention du cancer colorectal progresse encore de 1,4 point en 2022, « soit 168 000 patients supplémentaires dépistés », note l’Assurance maladie. « Entre 2019 et 2022, une augmentation de + 4,8 points est enregistrée sur cet indicateur-clé », ajoute-t-elle. Le taux de participation à ce dépistage reste toutefois faible à 35,6 %.
La prévention du cancer du sein et du cancer du col de l'utérus, progresse respectivement de + 1,2 point et + 0,9 point.
Sur la vaccination, après l’effet Covid en 2020 et une forte hausse, la prévention de la grippe continue de baisser en 2022. La vaccination des patients de 65 ans et plus, qui baisse de 1,1 point, reste à un niveau supérieur à celui observé en 2019 (60,1 % en 2022 versus 56,4 % en 2019). Mais la vaccination du sujet à risque chute de manière plus importante (- 3,5 points) pour s’établir à 33,6 % contre 34,9 % en 2019 (et 40,9 % en 2020 pendant la pandémie).
Pour la prévention de la iatrogénie médicamenteuse, les trois indicateurs restent bien orientés en 2022. Sur l’antibiorésistance, « l’indicateur général sur l’antibiothérapie (décroissant) augmente de + 3,8 points mais reste à un niveau inférieur à celui d’avant pandémie (27,2 versus 32,9) », indique l’Assurance maladie.
Enfin sur l’efficience des prescriptions, la prescription de statines dans le répertoire générique reste mal orientée en 2022 avec une baisse de 2,7 points. « Néanmoins, 42 % des médecins se situent encore au-dessus de l’objectif cible », précise l’Assurance maladie.
La prescription dans le répertoire d’antihypertenseurs et autres traitements progresse respectivement de + 1,1 et + 5,7 points, soit 1,8 million et 38,4 millions de boîtes prescrites en plus dans le répertoire. La progression de la prescription de biosimilaires se poursuit pour s’établir à 38,6 % de boîtes prescrites (+ 6,0 points).
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