La Sécurité sociale veut baisser ses remboursements de soins dentaires à partir d'octobre, pour un montant de 500 millions d'euros par an, qui serait transféré aux complémentaires santé, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.
Les complémentaires santé grincent déjà des dents. La Direction de la Sécurité sociale (DSS) leur a en effet annoncé jeudi, qu'à compter du 1er octobre, la prise en charge des soins dentaires par l'Assurance-maladie passera de 70 % à 60 %. À charge pour les mutuelles, assureurs et institutions de prévoyance (IP) de compenser ce déremboursement, évalué à 500 millions d'euros en année pleine.
« Unilatérale, techno »
Une décision qui ne leur convient ni sur le fond, ni sur la forme. « Ce n'est pas à la hauteur des enjeux », a déclaré à l'AFP le président de la Mutualité française, Éric Chenut, critiquant une mesure « unilatérale » et « technocratique ». Ce choix serait d'autant plus « incompréhensible » que le gouvernement a instauré en début d'année un « comité de dialogue » pour préparer un transfert initialement chiffré à 300 millions, rappelle-t-il. Éric Chenut a sollicité un rendez-vous avec François Braun, en espérant que le ministre de la Santé « demandera à son administration de mettre en œuvre les orientations qu'il a fixées ».
En attendant, l'arbitrage a bien été validé : le ministère a confirmé dans un communiqué la prochaine « prise en charge plus large des soins bucco-dentaires par les complémentaires », à hauteur d'un demi-milliard d'euros…
Celles-ci préviennent déjà qu'elles le répercuteront sur leurs tarifs l'an prochain. « Cette décision aura mécaniquement des conséquences sur les cotisations », indique Marie-Laure Dreyfuss, déléguée générale du Centre technique des institutions de prévoyance (CTIP). Tout en déplorant elle aussi une mesure comptable et « sans aucune valeur ajoutée sur le niveau de soins et de remboursement global des assurés ».
Du côté des médecins, les consultations seront revalorisées de 1,50 euro au 1er novembre, ce qui coûtera 700 millions d'euros à la Sécu et 100 millions aux complémentaires en année pleine.
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