Les premières auditions de la commission d'enquête pour l'accès aux soins se tenaient ce jeudi rue de l'Université. Les représentants des Ordres professionnels étaient invités à présenter aux députés membres de la Commission des affaires sociales leurs solutions pour en finir avec les déserts. Si l'Ordre des médecins a défendu la liberté d'installation devant des parlementaires parfois virulents et pro-coercition, et défendu son statut d'assistant territorial pour les jeunes diplômés, l'Ordre des pharmaciens, représenté par Carine Wolf-Thal, a pour sa part évoqué plusieurs pistes pour venir en appui des généralistes dans les territoires en tension.
[[asset:image:12457 {"mode":"small","align":"left","field_asset_image_copyright":["Youtube"],"field_asset_image_description":[]}]]Contrairement à l'éventuelle réforme du numerus clausus ou la mise en place des infirmières en pratique avancée, des mesures « qui auront des effets dans cinq, six, sept, huit ans » selon le Dr François Simon du CNOM, la présidente des pharmaciens estime que les officinaux pourraient apporter une aide « rapide à mettre en place » pour le premier recours. « Nous sommes forts d'un maillage territorial homogène », a argumenté Carine Wolf-Thal. Elle propose de modifier les textes réglementaires afin que les pharmaciens puissent renouveler des ordonnances sous la responsabilité du médecin traitant pour les patients chroniques ou encore pour intervenir en cas de « bobologie ».
Evolutions réglementaires nécessaires
« Un exemple très concret, avec le retour du printemps et les rhinites allergiques, pour un patient qui n'a pas d'autres soucis de santé, le pharmacien peut le faire », affirme-t-elle. La pharmacienne estime également que les expérimentations de vaccinations anti-grippe par le pharmacien doivent être élargies et que le vaccin contre la rougeole pourrait également être dispensé par les officinaux pour libérer du temps aux médecins. Enfin, selon Carine Wolf-Thal, la téléconsultation dans les officines est l'avenir. « L'installation de télécabines dans les pharmacies doit aussi s'accélérer », propose-t-elle. « Au législateur d'ouvrir le champ des possibles », a conclu la pharmacienne.
Si face à ces propositions pour libérer du temps aux généralistes, les représentants de l'Ordre des médecins, les Drs François Arnault et François Simon, sont restés de marbre en commission, l'idée de pratiques avancées en officines ne devrait pas être du goût de tous les praticiens. Pour rappel, les syndicats étaient déjà réticents à la vaccination anti-grippe dans les officines, expérimentée en Auvergne Rhône-Alpes et en Nouvelle-Aquitaine depuis l'automne.
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