Un généraliste comparaissait devant l'Ordre Régional des Médecins à Caen, ce samedi 25 juin, pour des propos eugénistes à l'encontre des personnes handicapés. Un article du journal Libération détaille l'affaire qui concerne Jean-François Pion, vingt ans de carrière derrière lui et praticien à Cherbourg, dans la Manche, où il a participé à la fondation d'une antenne de SOS Médecins. C'est l'agence régionale de santé (ARS) qui lui fait face devant la chambre disciplinaire de l'Ordre Régional des Médecins de Basse-Normandie. Elle lui reproche des propos tenus le 21 janvier dernier dans lesquels il défendait « la logique de solution finale des nazis ».
« Parfois un bon coup de cyanure et paf ! » conclue l'infirmière qui rapporte les propos de son collègue à la maison d'accueil spécialisé de la Glacerie. Si l'on en croit cette dernière, dans le bureau des infirmières, il appelle ses patients les « neuneus » et reconnait ne pas comprendre « qu'on les laisse se reproduire ». Il évoque les pratiques d'extermination nazies mais avoue leur préférer la stérilisation qui serait, selon lui, « une bonne chose ».
« Un discours philosophique »
A l'audience, le praticien ne nie pas. Pour lui, il s'agissait « d'un discours philosophique » et plaide l'acte de maladresse. Son avocat ajoute que ces propos ont été tenus « dans un cadre privé ». Peu importe, lui répond l'avocate de l'ARS, qui ne croit pas à la maladresse et assène : « Un médecin n'a pas le droit de dire qui doit vivre ou mourir ». Le verdict sera rendu d'ici un mois.
Pour l'heure, SOS médecins France semble prendre l'affaire très au sérieux. Dans un communiqué, l'association d'urgentistes revient sur ces accusations, observant que "si les propos mentionnés sont avérés, SOS "les condamne avec la plus grande fermeté". Et d'annoncer qu'en fonction des décisions prises, "elle prendra également ses dispositions."
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