La Caisse nationale d’Assurance-maladie publie cette semaine l’évolution des remboursements de soins du régime général relevée en septembre. Si ces derniers ont augmenté de +2,4 % sur les douze derniers mois, cette progression cache de fortes disparités. Ainsi, « à fin septembre 2023, les dépenses de soins de ville diminuent de 1,4 % sur les trois premiers trimestres et de 0,6 % sur les douze derniers mois », observe la Cnam.
Pour mémoire, alors que le PLFSS 2024 a déjà fait l’objet de plusieurs 49-3 lors de son premier passage à l’Assemblée nationale, la Commission des comptes de la sécurité sociale évalue à 7,8 milliards d’euros le déficit 2023 de la « Sécu ». Un « trou », qui pourrait se creuser d’ici 2024 avertissait de son côté la Cour des comptes dans un rapport publié au printemps dernier.
Dans le détail, le poste des remboursements des soins de généralistes est le seul poste médical à enregistrer une (légère) diminution : - 0,7 % de janvier à septembre, il « reste stable en rythme annuel ». À noter, dans le contexte de chasse aux gros prescripteurs d’arrêts de travail menée par la Caisse, la diminution de 5,4 % de janvier à septembre et de 2 % sur douze mois des versements d’indemnités journalières (IJ) de l’Assurance-maladie. Un repli que l’organisme explique par « le niveau exceptionnel des dépenses d’IJ au début de l’année dernière (2022) du fait de la crise sanitaire ».
Augmentation chez les spés
En revanche, pour les médecins spécialistes, la tendance d’évolution des dépenses est à l’exacte opposée. Les remboursements de ces soins augmentent de 7 % sur les trois premiers mois pour s’établir à 6,5 % en rythme annuel. Un taux de croissance similaire aux soins dentaires dont les remboursements enregistrent une hausse de 6,6 % en rythme annuel comme en PCAP (c’est-à-dire sur la période de janvier à septembre 2023 comparée à la même période l’année dernière). À l’arrivée, les remboursements de soins médicaux et dentaires « sont en hausse de 5 % sur la période janvier-septembre et de 4,9 % en rythme annuel ».
Progression généralisée des médicaments
Concernant les médicaments, la Cnam observe une progression généralisée (+ 6,7 % en PCAP et + 6,6 % sur douze mois) de ce poste de remboursements. En ville, il atteint 8 % depuis le début de l’année (+7,9 % sur un an). Tandis que la rétrocession hospitalière diminue de 6,6 % sur les neuf premiers mois et de 6,4 % sur douze mois. Quant aux remboursements au titre de la liste des produits et prestations (LPP concernant les dispositifs médicaux), ils progressent de 5,2 % en PCAP comme sur les douze derniers mois. Période pendant laquelle « les versements aux établissements augmentent de 6 % pour les établissements publics et de 6,2 % pour les établissements de santé privés », détaille la Caisse.
Baisse du poste infirmier, hausse pour les kinés
Côté auxiliaires médicaux, les remboursements de soins augmentent. Précisément de 1,7 % sur la période de janvier à septembre et de 2,3 % sur les douze derniers mois. Mais là encore, cette évolution générale n’est pas la même pour tous. En effet, les soins de masso-kinésithérapie augmentent de 7,4 % en PCAP et de 7,21 % sur un an (confirmant l’important rattrapage d’activité par rapport à un premier semestre 2022 particulièrement peu dynamique). Les soins des infirmiers diminuent quant à eux de 2,4 % sur les neuf premiers mois et de 1,2 % sur douze mois. Une baisse qui s’explique « par la baisse des prélèvements réalisés par les infirmiers pour les tests covid », analyse la Caisse. Le reflux de l’épidémie, entraînant un moindre nombre de tests PCR (et la fin de leur prise en charge à 100 % par l’Assurance-maladie), explique aussi la forte diminution des remboursements d’analyses médicales qui baissent de 38,3 % de janvier à septembre et de 36,1 % sur les douze derniers mois.
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