Le dernier Atlas de l’Ordre vient à point nommé rappeler une situation démographique de plus en plus préoccupante. Mauvaise nouvelle pour les fantassins de la médecine. Depuis 2010, presque toutes les régions accusent de sérieuses baisses d’effectifs, avec pour beaucoup une décrue à deux chiffres, pendant que, dans une trentaine de départements, dont Paris, la perte nette atteint plus d’un praticien sur quatre... Le pire est, paraît-il à venir : d’ici à 2025, il faudra soigner avec près de 9 000 praticiens en moins, les projections tablant sur une chute de 10 % des effectifs de généralistes. Et encore, il s’agit de tendances tous modes d’exercice confondus. La dégringolade sera donc surement plus accentuée pour la médecine libérale...
Autant dire que dans ce contexte, le plan déserts médicaux annoncé ce vendredi était plus qu’attendu par les soignants comme par la population. Pour Agnès Buzyn, c’est à la fois une priorité et une urgence. Ce train de mesures est le premier, qu’elle a présenté en tant que ministre de la Santé. Et il porte sur une thématique mouvante, sur laquelle tous ses prédécesseurs se sont essayés, sans vraiment échouer, ni franchement convaincre. Et pour cause, les raisons de la désertification médicale sont multifactorielles ; ce sont les mêmes que celles qui expliquent la fracture numérique ou la disparition des services publics... La tâche est donc considérable, le défi énorme et le résultat forcément à long terme.
Pour prétendre à un minimum d’efficacité, toute action en zones blanches devra donc d’abord être coordonnée. La ministre de la Santé semble l’avoir compris, plaçant la coordination interministérielle au coeur de sa nouvelle stratégie nationale de santé. Son plan devait ensuite surprendre. A priori, l’accent mis sur la télémédecine pourrait constituer cet électrochoc salvateur. Et les innovations organisationnelles sont aussi être au rendez-vous : indispensable, ne serait-ce que pour passer le cap difficile des vingt prochaines années. Il fallait enfin que les mesures annoncées surfent sur une dynamique existante et soient au diapason des desiderata des acteurs locaux. Cela passe par le développement de la pluridisciplinarité, tant recherchée par les jeunes, mais aussi par un assouplissement des règles du jeu. Sur le terrain, les initiatives ne manquent pas. Il suffisait sans doute d’un coup de pouce pour qu’elles soient répliquées ...
Editorial
Déserts médicaux : SOS Buzyn !
Publié le 13/10/2017
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Jean Paillard
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Source : lequotidiendumedecin.fr
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