DMP : « On n'est pas prêts », affirme le Dr Hamon (FMF), Nicolas Revel réfute  

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Publié le 13/11/2018
Jean-Paul Hamon et Nicolas Revel

Jean-Paul Hamon et Nicolas Revel
Crédit photo : GARO/PHANIE

Le DMP, c’est pas gagné ! Pour le Dr Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des médecins de France (FMF), le dossier médical partagé (DMP) n’est pas encore au point. « On en est toujours au stade du bricolage ! », a-t-il lancé lundi au micro de France Inter. Le généraliste clamartois était invité à participer avec le directeur général de la CNAM Nicolas Revel, à l’émission « Le téléphone sonne ».

« Il ne faut pas que le DMP soit un sac dans lequel on empile des trucs et qu’on ne peut pas retrouver. Il faut une vraie indexation, et que ce soit simple, a dit le Dr Hamon. Pour le moment, avec mon logiciel, je ne peux pas placer au bon endroit le volet de synthèse, essentiel à la prise en charge des patients. Je le mets dans une pile. (…) Nicolas Revel doit entendre que les logiciels ne sont pas prêts et que ce boulot-là doit être fait. »

Témoin depuis près de 15 ans des échecs successifs de Philippe Douste-Blazy et de Xavier Bertrand, le Dr Hamon se montre donc dubitatif quant à un éventuel succès dans le déploiement du DMP, relancé la semaine dernière par l’Assurance maladie. « Là, on nous en promet 40 millions dans les cinq ans, alors qu’on n’est pas prêts – ni sur le fond, ni sur la forme – et que les questions qui se posaient en 2004 se posent toujours ! », s’est-il étonné. Et de rappeler qu’il avait dès 2004 invité Philippe Douste-Blazy à réunir les éditeurs de logiciels et des médecins initiés à l’informatique pour déterminer les besoins de la profession et aboutir à un DMP « facile à alimenter » et rapidement consultable.« Rien de tout ça n’a été fait », déplore le président de la FMF.

69 % des médecins équipés d’un logiciel compatible

Nicolas Revel s’est empressé de réfuter cette affirmation. « Quand la Cnam a repris le DMP, la première chose qu’elle a faite a été de demander aux médecins ce qu’ils voulaient, a ainsi rétorqué le directeur général de l’Assurance maladie. Les médecins ont répondu qu’ils voulaient que le DMP soit accessible au travers de leur logiciel, et nous l’avons dit aux 60 éditeurs de logiciels équipant les médecins au quotidien. (…) On ne peut pas dire que ce travail n’a pas été fait. » Selon Nicolas Revel, 69 % des médecins sont aujourd’hui équipés d’un logiciel « DMP compatible ».

Nicolas Revel a également salué le résultat « encourageant » de l’expérimentation du nouveau DMP dans neuf CPAM. « Si on a que 20 % des médecins qui l’ont alimenté, c’est car ils n’ont pas non plus, en 18 mois, eu beaucoup de leurs patients qui en avaient ouvert un, a-t-il avancé. Au moment de la phase pilote, il n’était pas possible d’ouvrir son DMP en pharmacie, et ce n’était pas facile non plus par Internet. »  « Quand vous aurez beaucoup de DMP ouverts, les hôpitaux et les médecins les alimenteront et nous serons dans un processus vertueux », prédit le patron de la Cnam.

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Source : lequotidiendumedecin.fr