Les modalités de prescription des aides auditives changent au 1er janvier 2020. L'arrêté du 18 novembre 2018 impose notamment au médecin généraliste réalisant une primo-prescription d'audioprothèse pour l'adulte et l'enfant de plus de 6 ans d'avoir suivi une formation en otologie. Si ce n'est pas le cas, le patient ne pourra pas être remboursé.
La réglementation précise en effet que la prescription peut être réalisée par un médecin ORL ou un généraliste « dont le parcours de développement professionnel continu (DPC) en "Otologie médicale" est attesté par le Collège de médecine générale (CMG) ». L'arrêté précise aussi qu'« un bilan préalable comprenant notamment un examen otologique et audiométrique tonal (en voie aérienne et osseuse) et vocal (en champ libre ou au casque) doit être réalisé par le médecin prescripteur ».
MG France dénonce l'absence de DPC adéquat
Mais ces nouvelles dispositions ne sont pas du goût du syndicat MG France. « Aucune formation DPC en otologie médicale n’est aujourd'hui accessible au médecin généraliste. Ce qui signifie qu’en principe toute nouvelle prescription devra être réalisée par un spécialiste en ORL pour être remboursée à partir du 1er janvier », déplore le syndicat, insistant sur les délais d'accès à une consultation ORL. Et d'ajouter que « l’application de l’arrêté dès le 1er janvier va créer une inégalité d’accès aux soins pour les patients ». MG France demande donc le report de ce texte « jusqu’à la mise en place des formations qualifiantes qu’il impose aux médecins généralistes ».
Cette nouvelle disposition est d'autant plus problématique que la demande de prescription d'audioprothèses devrait s'accroître à partir de l'an prochain avec l'entrée en vigueur de la réforme « 100 % santé ». Celle-ci doit permettre aux Français de s’équiper en aides auditives (mais aussi en lunettes et prothèses dentaires) sans que l’acte ou le soin réalisé ne leur coûte un centime après remboursement de l’Assurance maladie et des complémentaires.
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