« Nous avions eu le droit à une parodie de négociations », jugeait en février la Dr Sophie Bauer, présidente du SML, quelques jours avant l’échec des négos conventionnelles. Huit mois plus tard, lors de ses Journées à La Rochelle, le syndicat n’a pas changé d'avis et veut croire que le nouveau round avec la Cnam sera très différent.
Le SML a organisé un temps d'échange sur la convention et le règlement arbitral, qui a fait office de catharsis. L’occasion pour ses cadres de revenir sur la méthode de la caisse, extrêmement décriée. « La forme était ahurissante » car la majorité des séances étaient bilatérales (et non multilatérales), a raconté la Dr Christine Bertin-Belot, médecin généraliste, qui « n’avait jamais connu ça ». Documents complexes adressés tardivement par la caisse, contenu variable selon les versions, etc : les critiques ont fusé.
Rien à négocier ?
Sur le fond, il n’y avait « rien à négocier », déplore la secrétaire générale de la branche généraliste du syndicat. On présentait « le jour même » aux syndicats « un diaporama, sur lequel on n’a pas pu travailler ». Les organisations étaient invitées à « discuter sur les points et les virgules du diaporama ». Et quand les syndicats signalaient « un problème de fond », on nous répondait qu'on verrait la prochaine fois, se désole la généraliste. « Quand on posait des questions incisives à Fatôme, il ne répondait pas, il prenait des notes », ajoute le Dr Dominique Masseys, radiologue à Pau. Le secrétaire général de la branche spé regrette l’époque où « il y avait encore une certaine discussion entre les représentants des caisses et les syndicats représentatifs. »
Des questions sensibles éludées
Certaines questions sensibles auraient été éludées, selon les délégations. Sur les honoraires, la Cnam savait que « MG France et la CSMF sont traditionnellement un peu plus disposés que nous à discutailler sur les tarifs », avance la Dr Bertin-Belot, qui n'a pas pu évoquer ces sujets alors que la discussion tarifaire était un « préalable à toute discussion » (le syndicat vise toujours la consultation de base à 50 euros). C’est aussi en faisant des copies d’écran des diaporamas que certains membres du SML ont découvert que « nous n’avions pas les mêmes informations que les autres syndicats ».
Pour le Dr Éric Tanneau, psychiatre parisien, secrétaire général de la branche spé du SML, le déroulé montre qu’il n’y a « pas eu vraiment de négociation ». « Tout est imposé, comme durant la réforme des retraites », clame-t-il. Le Dr Jean-Marc Winger va plus loin. Les syndicats étaient là pour « signer le programme politique du candidat Macron, se souvient avec amertume le généraliste de Neuilly-l’Évêque. C’est d’ailleurs pour cela d’ailleurs que cela n’a pas marché »
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