« Ce sera sans moi  » : un médecin normand menace de fermer son cabinet en cas de victoire du RN

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Publié le 28/06/2024

Face à la montée du Rassemblement national dans sa campagne, un médecin normand a écrit à ses patients pour crever l’abcès.

Crédit photo : GARO/PHANIE

Alors que la campagne des législatives bat son plein, la montée du Rassemblement national fait réagir vivement certains médecins sur le terrain, désemparés. C’est le cas dans l’ouest du Calvados où un généraliste de 60 ans a décidé de prendre sa plume au lendemain des résultats des européennes.

Dans sa petite commune de Saint-Martin-des-Besaces, le parti de Marine Le Pen est arrivé en tête avec 38 % des voix. Selon La Voix du Bocage et France Bleu, le médecin « particulièrement troublé par le résultat de ces votes inspirés par la haine et la malveillance » a décidé de placarder une lettre écrite en majuscule sur la porte d’entrée de son cabinet médical pour « ouvrir le débat » avec ses patients. « Il fallait que ça sorte. J’ai crevé l’abcès à ma façon », écrit-il.

« La haine et la malveillance ne peuvent pas aider qui que ce soit »

Car après 33 ans d’exercice, le médecin de campagne qui prône le « vivre ensemble » et la « gentillesse » – des « valeurs importantes » pour lui – est persuadé que « la haine et la malveillance ne peuvent pas aider qui que ce soit ». « Il faut se parler. Les gens ne se parlent plus. Ils sont refermés sur eux-mêmes. Bientôt, ton voisin, c’est ton ennemi. Ce n’était pas comme ça dans les campagnes il y a 20 ans. Les gens étaient solidaires. Ils s’aidaient », poursuit-il. Tous les jours sur ce territoire, le médecin s’efforce de « soigner les gens, de les aider », explique-t-il. « Si c’est pour récolter de la haine, et de la violence, je ne comprends pas », avoue-t-il.

À deux jours du premier tour, le praticien est clair : « Si le choix de l’extrême violence devait s’imposer, ce sera sans moi. Mon travail sera menacé et mes moteurs, qui vous le savez bien ne sont pas financiers, seraient anéantis […] Dans un climat de suspicion permanente, il me faudra bien en tirer les conséquences », prévient-il.


Source : lequotidiendumedecin.fr