Le chiffon rouge du retour à la permanence des soins obligatoire en ville a, une nouvelle fois, été agité par le ministre en charge de la Santé et de la prévention, Frédéric Valletoux, invité ce lundi 8 avril de la matinale de France Info. « En cas d’échec des discussions [sur le terrain pour organiser collectivement la PDS], nous n’hésiterons pas à poser une obligation de garde là où c'est nécessaire, a-t-il prévenu. L’objectif, c’est qu'aucun Français ne vive sur un territoire où il n'y a pas de permanence de soins qui soit garantie. » L’exécutif continue ainsi à souffler le chaud et le froid, le Premier ministre ayant lui aussi envisagé cette hypothèse mais en ultime ressort, si les professionnels sont incapables de s’organiser eux-mêmes sur un territoire.
Inciter avant d’obliger
S’il est nécessaire « d’aller vers des solutions plus contraintes, nous n'hésiterons pas à y aller », a réitéré Frédéric Valletoux. Plus concrètement, « si par hasard dans un territoire on constate qu’il n’y a, par malheur, aucun engagement des médecins pour porter et participer à des soins, l'État, via les agences régionales de santé, via les réquisitions, a tout à fait la possibilité de mettre en œuvre des systèmes », a-t-il précisé.
« On ne part pas de zéro, 40 % des médecins généralistes effectuent déjà des gardes la nuit ou le week-end »
Frédéric Valletoux
Pour autant, l’ex-président de la FHF ne souhaite pas en arriver là. « C’est le stade ultime », a-t-il insisté. Le locataire de Ségur préfère miser sur « l’incitation, la discussion et la négociation afin d’améliorer l’engagement de tous à la permanence des soins ». « On ne part pas de zéro, 40 % des médecins généralistes effectuent déjà des gardes la nuit ou le week-end », a-t-il salué, reconnaissant au passage qu’il n’était pas en mesure de « chiffrer » exactement l’objectif de taux de participation des médecins à la permanence de soins. « Cela va dépendre de la situation territoire par territoire », a-t-il nuancé.
Dans le cadre des négociations conventionnelles en cours, la participation « collective » des médecins à la PDS – mesurée par des indicateurs chiffrés – est une des contreparties réclamées par l’Assurance-maladie à la profession. « À partir du moment où la Nation met plus d'argent, elle attend aussi d'autres choses », a justifié l’ancien président de la FHF, qui exclut l’idée d’instaurer « une incitation financière » supplémentaire. « Les heures travaillées en dehors des heures ouvrées, c’est-à-dire le soir et le week-end, sont [déjà] mieux payées », a-t-il recadré.
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