La ministre de la Santé Agnès Buzyn s'est rendue ce vendredi à La Haye-du-Puits et à Carentan, dans la Manche, pour défendre son plan « Ma santé 2022 » et sa concrétisation dans le département normand à travers le recrutement de 400 médecins généralistes salariés, le déploiement du cumul emploi retraite des médecins en zone sous-dense et l'essor des aides à l’installation.
La ministre a visité le matin au pôle de santé libéral et ambulatoire de La Haye-du-Puits, une commune de 1 500 habitants. D'après France 3 Normandie, le pôle regroupe quatre médecins généralistes, trois spécialistes, six infirmiers et d'autres professionnels libéraux (sage-femme, orthophoniste, masseurs-kinésithérapeutes). Il accueille également des étudiants en médecine et un étudiant infirmier en pratique avancée (IPA), formation à bac + 5 lancée à la rentrée.
En visite à La Haye, la ministre de la Santé Agnes Buzyn vante le modèle du pôle de #santé, porté par des praticiens locaux #Manche pic.twitter.com/K7gkfZi68H
— France Bleu Cotentin (@fbleucotentin) 3 mai 2019
La ministre était ensuite à la maison de service au public (MSAP) de Carentan, à quelques kilomètres de là. C'est l'un des modèles de la maison de services (qui pourrait être baptisée France Services), annoncée par Emmanuel Macron dans son allocution du 25 avril dernier. Le président de la République avait indiqué son souhait de doter chaque canton d'une maison où tous les services de l'État seraient regroupés. Celle de Carentan rassemble (entre autres) la caisse d’allocations familiales (CAF), Pôle emploi, la Mutualité sociale agricole (MSA) ou encore la Caisse d’assurance retraite et de santé au travail (CARSAT), précise France 3.
Enfin, Agnès Buzyn devait se rendre en fin de journée au centre hospitalier de Carentan, où elle devait visiter les locaux de court séjour et de soins de suite et rencontrer un médecin retraité qui assure cinq demi-journées de consultations par semaine à l'hôpital.
50 nouveaux postes mixtes ville/hôpital
Le cabinet de la ministre a indiqué, à l'occasion de ce déplacement, que les aides à l'installation seraient « encore plus » développées. Le Dr Sophie Augros, l'une des trois délégués pour l’accès aux soins, devra évaluer et simplifier ces dispositifs, « afin de les rendre encore plus efficaces », précise le ministère.
La ministre a aussi précisé que le recrutement de 400 médecins généralistes salariés dans les déserts était « opérationnel » depuis le mois de février. La moitié de ces postes sont à exercice partagé entre la ville et l’hôpital, l'autre moitié des postes salariés en centres de santé, associations, collectivités territoriales. Une vingtaine de recrutements supplémentaires devrait intervenir dans les semaines à venir. Les agences régionales de santé (ARS) francilienne et PACA sont déjà sur les rails.
Nouveauté : Ségur a prévu le déploiement du dispositif « 400 médecins » à « d'autres spécialités médicales » que la médecine générale, sans préciser pour l'instant lesquelles : « Une cinquantaine de postes mixtes ville/hôpital seront ainsi proposés en 2019, selon les mêmes modalités que les 100 postes d’assistants partagés ville / hôpital déployés en 2018. »
D'autres mesures ont par ailleurs été annoncées « pour encourager certains professionnels à exercer à temps partiel en zone sous-dense ». Le seuil d’exonération du cumul emploi retraite sera relevé de 40 000 à 80 000 euros pour inciter les médecins à aller dans les territoires « les plus en difficulté ». Actuellement, 10 % des médecins sont en cumul emploi retraite, une proportion qui a doublé depuis 2011.
Rendre plus attractive la médecine de ville
Afin d'accueillir plus d'internes en cabinet de ville, et ainsi susciter des vocations, l'indemnité des maîtres de stage universitaires (MSU) est augmentée de 300 euros par mois pour ceux installés en zone sous-dense. Une indemnité d’hébergement de 200 euros mensuels a par ailleurs été attribuée aux internes, après la publication d'un décret en ce sens. Actuellement, 10 800 médecins sont agréés maîtres de stage, 17 % de plus qu’en 2017.
Enfin, la ministre a rappelé que du temps médical supplémentaire – environ trois millions de consultations d'ici 2022 – serait libéré avec l'arrivée des 300 premiers infirmiers en pratique avancée (IPA) et la création de la fonction d’assistant médical.
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