Cette fois, c’est parti ! À compter du 24 mars 2025, et à titre expérimental sur une période de trois ans, les équipes de soins coordonnées avec le patient (Escap) vont se déployer sur l’ensemble du territoire.
Ce nouveau modèle de coordination a été imaginé par les syndicats membres des Libéraux de santé (LDS) puis défendu par l’Union nationale des professionnels de santé (UNPS). Longtemps réticente, l’Assurance-maladie a finalement accepté l’idée à travers l’avenant n°1 à l’accord-cadre interprofessionnel (Acip) signé en juin 2024. « C’est une brique supplémentaire de coordination qui permet aux professionnels de santé d’échanger les informations sur le patient. C’est donc important et j’appelle les médecins généralistes à y participer », se félicite le Dr Franck Devulder, président de la CSMF.
Le fonctionnement de l’Escap se veut souple et simple. Le professionnel libéral (médecin, infirmière, kiné…) qui prend en charge un patient dans une des « quatre situations cliniques » visées (patients polypathologiques chroniques de plus de 65 ans, diabétiques sous insuline, patients ayant subi un AVC et hospitalisés il y a moins d’un an, patients en soins palliatifs) évalue la situation clinique et identifie le besoin de coordination en remplissant la grille d’inclusion prévue (avec 26 items). Cette grille tient compte de plusieurs facteurs (âge, nombre de pathologies, médicaments, situations de vulnérabilité, mobilité, présence d’aidants, etc.).
Une équipe de trois soignants minimum
Si le patient ciblé est bien éligible, le soignant à l’initiative de l’Escap prend contact avec les autres membres libéraux indispensables à sa prise en charge. Composée d'au moins trois soignants, l’équipe comprend systématiquement le médecin traitant identifié par le patient. Les membres invités doivent consentir à intégrer ou non l’équipe avec accord du patient. Les échanges se font par un outil numérique de coordination répondant à un cahier des charges construit par l’UNPS et développé dans chaque région à un rythme plus ou moins soutenu. « La Normandie par exemple est prête à rentrer dans l’expérimentation. Dans cette région, la grille d’inclusion est intégrée dans l’outil de coordination des utilisateurs de Globule », précise Mathilde Guest, directrice générale de l’UNPS.
Dans le cadre de cette expérimentation, chaque professionnel libéral de santé bénéficie d’une aide forfaitaire de « 100 euros par an » pour l’acquisition et l’utilisation de l’outil de coordination. Une deuxième aide de 100 euros par an est accessible dès lors que le soignant sera impliqué a minima dans cinq Escap (via un code traceur).
Une évaluation nationale – qualitative et quantitative - de cette expérimentation s’effectuera à 18 mois et à 36 mois afin de mesurer l’amélioration ou non de la prise en charge pour le patient en termes d’état clinique, de qualité de vie, d’observance et d’interactions médicamenteuses, d’hospitalisations évitées et d’efficience du parcours de soins.
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