Le dispositif de cabinet médical mobile qui sillonne les déserts médicaux pour prendre en charge des patients en errance, dit « Médicobus », fait recette. C’est ce que défend le film promotionnel que le gouvernement a mis en ligne sur les réseaux sociaux (Facebook, X, Instagram) et sur son propre site.
🚐Réservé aux patients sans médecin traitant ou dont le médecin habituel est indisponible, le médicobus est un cabinet médical mobile. Un dispositif innovant qui réduit les inégalités d’accès aux soins.
— Ministère de la Santé et de la Prévention (@Sante_Gouv) November 6, 2023
📢 @agnesfirmin lancera prochainement un 1er appel à projets sur ce sujet ⤵️ pic.twitter.com/nhr50TjvrD
Président de l’association Médicobus, le Dr Jean-Michel Gal, inventeur et promoteur de la formule, se félicite de permettre d’assurer une prise en charge de proximité à travers l’arrondissement de Mortagne-au-Perche (Orne), depuis la création en 2020. « Je suis contacté par des confrères de toutes les régions, se félicite le généraliste-pionnier, beaucoup s’intéressent à ce dispositif innovant qui réduit les inégalités d’accès aux soins. »
100 000 à 400 000 euros par bus
Convaincue, la Première ministre Élisabeth Borne a annoncé l’été dernier un plan pour mettre en circulation « 100 Médicobus » dans les zones rurales de France entière d’ici à la fin 2024 (disposant aussi de spécialistes, notamment de gynécologues). Chiffré en tout à 20 millions d’euros – avec un coût de 100 000 à 400 000 euros selon les modèles de cabinet mobile – le programme est pris en charge par l’Etat jusqu'à 50 % (soit 10 millions d'euros) – des financeurs locaux et l’Assurance-maladie contribuant pour l'autre moitié. Une dizaine de Médicobus circulent déjà dans la Manche, en Lozère et en région Provence-Alpes Côte d’Azur et ils devraient bien être une centaine comme promis à la fin de l’année prochaine, assure-t-on au cabinet d'Agnès Firmin Le Bodo.
Sur les réseaux, le Medicobus semble apprécié par les centaines d’internautes qui s'expriment, la plupart se montrant satisfaits de pouvoir enfin consulter un médecin dans leur village, même si quelques-uns déplorent une formule « palliative ». « Le Médicobus répond à l’attente des territoires », assure en tout cas le Dr Gal, même si ces cabinets ambulants divisent la profession. Son Médicobus local totalise pas moins de 10 000 consultations itinérantes en 2023. Soit, si l'on extrapolait à une centaine de cabinets mobiles opérationnels, un million de consultations embarquées fin 2024… à condition que des scores analogues soient enregistrés dans tous les déserts médicaux.
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