« Lourdeur administrative, pression des patients, horaires » : un généraliste choisit de ne plus être médecin traitant

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Publié le 18/04/2025

Depuis 2023, un médecin généraliste vendéen ne souhaite plus être médecin traitant pour « ne pas ruiner sa santé au travail ». Il revendique néanmoins une activité « légitime » pour la population.

Crédit photo : Garo/Phanie

À contre-courant mais il assume totalement ! Un médecin généraliste de 38 ans, diplômé en 2021, a décidé de ne prendre aucun patient en tant que médecin traitant depuis 2023. « Après quelques remplacements sur l’île de Noirmoutier et plusieurs années de salariat au centre de santé vendéen où j’ai été médecin traitant, j’ai décidé de faire un break », confie le praticien, qui préfère garder l’anonymat. « La lourdeur administrative, la pression de la patientèle, les horaires à rallonge avec des difficultés à mettre en place des remplacements… Il existe plein de raisons qui m’ont poussé à faire ce choix. Les médecins des générations précédentes l’ont un peu payé en termes de burn-out. Je ne veux pas ruiner ma santé au travail tout en restant utile à la population », explique-t-il.

Depuis 2023, sur son lieu d’installation, le docteur assure des consultations programmées sur rendez-vous le matin en semaine et sur régulation (via le 116 117). Le soir, il est joignable à partir de 19 heures pour des appels d'urgence de 20 h 30 à minuit. En contact avec l’association de la permanence de soins du secteur, il prend aussi des gardes de nuit « ponctuelles » et des vacations en journée au centre de soins non programmés.

Une activité légitime

Sur rendez-vous, le médecin reçoit tout type de motifs sauf « pour les certificats médicaux et les renouvellements d’ordonnance » et applique les tarifs conventionnés (secteur 1). « Je ne refuse personne évidemment mais je préfère traiter les problèmes aigus, qui ne sont pas la majorité des patients lorsqu’on est médecin traitant. Je cherche néanmoins des solutions pour les personnes sans médecin traitant lorsqu’il faut par exemple les orienter vers un spécialiste », ajoute le généraliste.

À raison de « 25 consultations par jour et de trois à une dizaine le soir », cette activité lui convient. Le médecin ne se voit pas pour l’instant revenir sur ce choix « personnel » même s’il entend les « critiques » de la part de certains collègues de son secteur géographique et les « interrogations » de la part du conseil de l’Ordre local. « Ils ne comprennent pas pourquoi je ne suis pas médecin traitant. Mais il y a des confrères qui comprennent mon activité et m’envoient leurs patients. Au final, c’est ce qui compte », indique le médecin.


Source : lequotidiendumedecin.fr