Devant la nette baisse de l’activité dans les cabinets libéraux due à l'épidémie de coronavirus (-50 % pour les médecins généralistes selon MG France, 40 % selon la CSMF, jusqu'à -80% pour les médecins spécialistes selon Avenir Spé), Olivier Véran avait indiqué dans un courrier adressé aux syndicats fin mars que des « mécanismes de soutien adaptés » seraient mis en place pour aider les praticiens libéraux.
À ce jour, la solution n’a pas encore été trouvée et la Cnam continue de se concerter avec les organisations représentatives de la profession. Seule certitude selon le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF : cette aide prendra la forme d’un versement par la caisse à chaque fin de mois jusqu'à la fin de l'épidémie. « J’ai dit à Nicolas Revel (directeur général de l’Assurance maladie) qu’il fallait parvenir à une solution au plus tard fin avril », confie au Généraliste le Dr Ortiz.
La CSMF demande à la Cnam d'assumer l'intégralité des charges sur l’activité non réalisée
Alors que la Cnam proposait selon lui de n’assumer qu’une partie des charges des médecins sur leur part d’inactivité, le président de la CSMF indique avoir réclamé que la caisse rembourse « a minima » l’intégralité des charges sur l’activité non réalisée des praticiens libéraux. Le taux de charge moyen des omnipraticiens retenu par la caisse est de 44,2 % du chiffre d’affaires.
Les médecins ayant conservé une activité résiduelle doivent par ailleurs bénéficier d’un accompagnement financier supplémentaire, selon le Dr Ortiz. « La moindre des choses est de les récompenser. (…) Ils ont moins travaillé et pris plus de risques, souligne le patron de la CSMF. C’est comme cela qu’on va soutenir la médecine libérale. »
Jean-Paul Ortiz affirme également « avoir attiré l’attention de la caisse » sur la situation des jeunes installés et des praticiens en cumul emploi-retraite, dont l’activité est moindre. « Ils ont en proportion un taux de charge plus élevé, voire beaucoup plus élevé, que la moyenne nationale, fait valoir le néphrologue. Il leur faut donc une surcompensation pour éviter qu’ils ne soient particulièrement lésés dans cette période. »
Le SML craint la mise en place d’une « nouvelle usine à gaz »
De son côté, le SML craint que « l’État ne soit en train de construire une usine à gaz », « une fois de plus ». « L’État semble vouloir privilégier (…) la piste d’une aide forfaitaire calculée sur les charges des cabinets, déduction faite des autres aides perçues par ailleurs comme le chômage partiel ou le fonds de solidarité, mais aussi en fonction des niveaux de revenus des médecins », constatait jeudi dans un communiqué le syndicat présidé par le Dr Philippe Vermesch.
Le SML appelle donc à « faire vite et simple » et plaide pour « une aide correspondant à un douzième de la part des honoraires habituellement encaissés par chaque médecin » et « l’annulation pure et simple de toutes les cotisations sociales des cabinets médicaux, pour la période concernée ».
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