C à 50 euros et secteur II pour tous : avant d'entrer en négos, le SML refuse toute « compromission »

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Publié le 06/09/2023
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Crédit photo : Sébastien Toubon

Après MG France, le Syndicat des médecins libéraux (SML) peaufine son offensive avant toute reprise des négociations conventionnelles. Le syndicat doit rencontrer Aurélien Rousseau, ministre de la Santé, lundi 11 septembre, un rendez-vous qui tombe à point nommé.

La Dr Sophie Bauer, présidente de l'organisation, entend marteler ses « priorités » pour défendre le métier et l'exercice libéral. Fidèle à l'ADN du SML, la chirurgienne réclame un « choc d'attractivité » pour cette « médecine libérale indépendante, efficiente et fiable ».

Cela suppose un investissement financier à la hauteur des attentes du secteur. Les objectifs fixés sont connus. Le SML vise une hausse de la consultation de base à 50 euros, investissement estimé à au moins « cinq milliards d'euros » par an sur cinq ans. Seul cet effort massif serait à même de « moderniser les cabinets » et de « décharger » les médecins des tâches administratives, grâce aux assistants médicaux dont le besoin de recrutements est estimé à 40 000 postes contre les 10 000 prévus par la Cnam. « La hausse à 30 euros est insuffisante et inacceptable car ce n'est même pas l'inflation », critique-t-elle au passage, alors que ce tarif a été cité par MG France. « Si les autres sont dans une compromission, cela les regarde. Le SML n'est pas dans ces concessions », lance la chirurgienne.

Forfait de « survie économique » 

Pour éviter « les départs massifs » des praticiens en activité, le syndicat réclame désormais l'ouverture du secteur II à tous les médecins libéraux. « Il y a aussi un allongement des études médicales pour les généralistes, plaide la Dr Bauer. Pourquoi  ne peuvent-ils pas avoir accès aux dépassements d'honoraires, avec tact et mesure. »

Alors que la contestation tarifaire gagne du terrain avec des médecins qui s'organisent localement pour pratiquer des dépassements systématiques, le SML souhaite accompagner le mouvement. Des sessions de formation sont organisées pour que les adhérents utilisent mieux la cotation « DE » (dépassement pour exigence particulière du patient), la nomenclature des actes cliniques ou les cotations hors nomenclature. « On peut imaginer la consultation à 25 euros et une facturation à part de 25 euros pour un "forfait de survie économique du cabinet". Ce n'est pas illégal », soutient la chirurgienne.

Volonté politique

En attendant, le SML rappelle le mot d'ordre de grève illimitée à compter du 13 octobre, à l'initiative de plusieurs syndicats, « si rien ne bouge ». L'État a été « capable » de trouver 100 milliards pour l'hôpital et 17 milliards pour la vaccination et la prise en charge des tests Covid, avance Sophie Bauer. « Sera-t-il aussi capable de mettre un peu d'argent sur la médecine libérale ? Il faut une volonté politique ».

La « lutte » syndicale concerne aussi la proposition de loi jugée « scélérate » du député Frédéric Valletoux (Horizons), qui fait peser des menaces sur la permanence des soins, mais aussi les transferts de compétences (prescription d'antibiotiques par les pharmaciens par exemple) et encore  la généralisation du service d'accès aux soins (SAS) « sans évaluation réelle préalable ». « On craint que cela déstabilise les systèmes existants, conclut la patronne du SML, et que cela soit très coûteux »


Source : lequotidiendumedecin.fr