À la suite d’une plainte déposée par la Société de pathologie infectieuse de langue française (Spilf) et de plusieurs signalements de patients et médecins à son encontre, le cas du Pr Didier Raoult sera bientôt étudié par la Chambre disciplinaire de première instance (CDPI) du conseil régional de l'Ordre des médecins de PACA.
Réuni en session plénière à la mi-octobre, l’Ordre des Bouches-du-Rhône, qui avait recueilli la plainte, a voté la transmission de la plainte de la Spilf à l’instance disciplinaire.
Dans sa plainte, la Spilf accusait le médecin, président de l'Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection à Marseille, de manquement au devoir de confraternité et d'utilisation de traitements non validés, selon Paris Match, qui a révélé ce nouveau rebondissement dans les polémiques entourant le Pr Raoult et sa promotion de l'hydroxychloroquine dans le traitement du Covid-19, pour laquelle l'ANSM lui a récemment refusé une demande de recommandation temporaire d'utilisation (RTU).
L’Ordre critiqué par l’avocat du Pr Raoult
Aucun calendrier ni date d'audience n'ont pour l'heure été fixés. « Cela va être long et cela nous amènera sans doute en 2021 », a indiqué l'Ordre national à l’AFP, en précisant que le délai de traitement de ce genre de plaintes par les chambres disciplinaires de première instance était de 10 mois en moyenne.
« Tout ça n'est pas du droit, mais de la communication », a réagi de son côté auprès de l'AFP l'avocat du Pr Raoult, Fabrice Di Vizio (qui conseille également d'autres médecins dans le cadre de recours relatifs à la gestion de l'épidémie de coronavirus, ndlr), estimant que la relaxe de son client serait « une évidence ».
« Le conseil de l’Ordre des médecins n’a rien de mieux à faire alors que les médecins manquent de tout ? », s'est également interrogé l'avocat. Dans un communiqué distinct, il estime aussi que les institutions ordinales « se sont illustrées par leur silence et leur abstention depuis le début de la crise ». « L’Ordre joue-t-il encore son rôle principal de corps représentatif des médecins ou est-il devenu un gendarme de la pensée unique ? », conclut l'avocat.
(Avec AFP)
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