Le parcours de soins mis en place en 2005 demeure incontournable comme l'a montré notre récent dossier, notamment parce qu'il conditionne le niveau de remboursement des assurés.
Même si 93 % des usagers ont un médecin traitant, certains patients peinent à trouver un généraliste attitré. L'enquête que nous avons menée sur legeneraliste.fr et à laquelle ont participé 462 praticiens la semaine dernière illustre ces difficultés.
53 % des répondants ont en effet déclaré « refuser d'être le médecin traitant de nouveaux patients ». Ce résultat illustre les tensions démographiques dans certains territoires.
« À Nevers, des milliers de patients sont sans médecin traitant. C’est une catastrophe absolue ! », s'alarmait le Dr Thierry Lemoine, président de l'Ordre des médecins de la Nièvre, il y a quelques jours auprès du Généraliste.
À Pontarlier, les médecins généralistes du cabinet éphémère créé pour lutter assurer l'offre de soins sont autorisés par la CPAM de Bourgogne à coter les consultations comme des urgences (à 25 euros) pour permettre le remboursement de leurs patients comme s'il s'agissait de leur médecin traitant.
Le Généraliste relatait également récemment les difficultés rencontrées à Laval (Mayenne) où 10 000 des 50 000 habitants seraient sans médecin traitant. Ou encore l'initiative prise à Sens où SOS Médecins a été appelé à la rescousse. Un protocole de coopération a été mis en place il y a deux ans avec le centre communal d'action sociale de la ville de l'Yonne pour permettre à des patients de plus de 65 ans, dépendants et polypathologiques, d'être pris en charge par des médecins de SOS tout en continuant à être considérés dans le parcours de soins.
Ne laisser personne sur la touche
Interrogé sur Planète Médecins, le directeur de l'Assurance maladie avait convenu de la nécessité de revoir l'organisation du système de soins. « Il ne faut laisser personne sans médecin traitant, avait déclaré Nicolas Revel. On peut peut-être en prendre plus, si l'organisation et la coordination s'améliorent avec la délégation de tâches. »
Dans la profession, certains semblent prêts à des aménagements pour prendre en charge davantage de patients. « Plutôt que de rechercher les responsables de cette situation, l’heure est à se retrousser les manches et à trouver des solutions innovantes pour que nous, médecins généralistes libéraux, soyons en mesure de répondre à ces demandes », écrivait récemment le président des Généralistes CSMF. Le Dr Luc Duquesnel affirme qu'il y a aujourd'hui une « nécessité vitale et urgente de se restructurer ». Le généraliste Mayennais estime que les praticiens pourraient si besoin, « prendre 10 à 20 % de patients en plus sans augmenter le temps de travail des médecins généralistes grâce aux nouvelles organisations qu’ils auront mis en place ».
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