Pour répondre à la crise des urgences, l'AP-HP compte sur les médecins de ville. Dans un communiqué diffusé vendredi dernier, l'AP-HP fait part de sa volonté d'expérimenter des consultations de médecine générale non programmées au sein de ses hôpitaux, à proximité des services d'urgence. Les patients ne relevant pas des urgences seraient ainsi immédiatement réorientés vers une consultation de médecine générale sur place.
Un appel à candidature vient d'être lancé pour les hôpitaux Antoine-Béclère (Clarmart 92), Tenon (Paris 20e), Lariboisière (Paris 10e) et Bicêtre (94). Les généralistes intéressés par cet exercice, qu'ils soient libéraux, salariés, isolés ou membres d'une structure de groupe, pourraient ainsi effectuer des consultations « à titre principal ou secondaire ». Des locaux seront ainsi mis à disposition des généralistes par l'hôpital, moyennant une « redevance d'occupation » versée à l'établissement.
Articulation avec les CPTS
L'AP-HP assure que ce projet « s’organisera en fonction de l’offre présente sur le territoire » et prendra en compte l'existence des Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS). « Afin d’adapter au mieux l’offre à la situation locale, il sera proposé, pour chaque appel à candidatures, à la CPTS, quand elle existe, de répondre directement ou de participer à l’analyse des candidatures qui seront reçues », précise le communiqué.
D'autres projets visant à renforcer le lien ville-hôpital ont d'ores et déjà été mis en place par l'AP-HP. À l'hôpital Claude-Bernard, une maison de santé pluriprofessionnelle (MSP) située dans l'enceinte de l’établissement et à proximité du service d'urgence a ouvert ses portes en septembre dernier.
Ces initiatives font écho au récent plan de refondation des urgences présenté par la ministre de la Santé Agnès Buzyn début septembre. Pour désengorger les services, la ministre avait avancé la piste d'une réorientation plus systématique des soins non programmés relevant de la médecine libérale vers la ville, s'appuyant notamment sur les CPTS. La ministre compte également installer des maisons médicales de garde à proximité de 50 services d’urgence importants comptabilisant plus de 50 000 passages par an.
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